Désert d'Atacama, 4 500 m d'altitude

mardi 28 septembre 2010

qu'il fait bon rentrer chez soi et retrouver ses amis!

Même si j'ai adoré ce voyage riche en paysages, en rencontres, en sensations, et parfait pour vivre à un autre rythme, je suis tout de même heureuse de rentrer. J'ai eu le bonheur d'être accueillie par Jean-Claude et Louise à l'aéroport, et qui m'ont ramenée à la maison. Ils avaient en plus prévu un petit dîner à leur façon, un vrai délice, voyez vous-même: petite salade de mâche fraîche, sauté de porc au curry de pommes et vanille accompagné d'orge, bleu de Sassenage, gâteau au chocolat (version grands pâtissiers) de Jean-Claude. Un festin, une vrai fête, après trois semaines de soupe, de sandwich, et autres pommes de terres locales. Et quel plaisir de se retrouver avec ses amis, de partager un moment, de se raconter le voyage.

Bref, je n'aurais pu rêver plus bel atterrissage, et je mesure chaque jour la chance que j'ai d'avoir une famille et des amis tels que vous. Vous avez été nombreux à suivre mon voyage, à m'envoyer des mails de soutien ou de conseils, je vous en remercie du fond du coeur. Il me reste à faire la synthèse de ces trois semaines, et à préparer le prochain voyage, pourquoi pas pour la fin de l'année, pourquoi pas le Costa Rica?

Mais dès demain, Aye Hi, Aye Ho, je cherche du boulot! (non sans jeter quand même un coup d'oeil aux poussées de cèpes de la région!). A très bientôt pour une suite à tout cela.

Je vous embrasse.

Catherine.

lundi 27 septembre 2010

le Machu Picchu, la ville mystérieuse

Le Machu Picchu est une ancienne cité inca du Xve siècle perchée sur un promontoire rocheux qui unit les monts Machu Picchu et Wayna Picchu sur le versant oriental des Andes centrales, aux débuts de la forêt amazonienne, à 130 km de Cuzco. Il aurait été une des résidences de l’empereur Pachatutec. Cependant, quelques-unes des plus grandes constructions et le caractère cérémonial de la principale voie d’accès démontreraient que le lieu fut utilisé comme un sanctuaire religieux. Les deux usages ne s’excluent pas forcément.
La ville sacrée Machu Picchu, oubliée pendant des siècles, est considérée comme une œuvre maîtresse de l’architecture inca. Elle fut dévoilée au monde par l’archéologue américain Hiram Bigham. Ses caractéristiques architecturales et le voile de mystère que la littérature a tissé sur le site en ont fait une des destinations touristiques les plus prisées de la planète. Depuis 1983, le site est sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Les ruines sont à cheval entre deux élévations de terrain, à 2 438 mètres d'altitude. L'une est le Wayna Picchu, signifiant « jeune montagne ». C'est cette montagne qui surplombe le site sur la plupart des images de la cité. L'autre montagne est le Machu Picchu, signifiant « vieux sommet ». C'est cette montagne, à l'opposé du Huayna Picchu, qui a donné son nom au site archéologique. La rivière Urubamba coule en contrebas d'une falaise de 600 mètres.
Les 172 constructions s'étendent approximativement sur 530 mètres de long sur 200 mètres de large. L'emplacement de la ville ne présente aucune trace de constructions avant le XVe siècle. La ville a dû être construite sous le règne de l’empereur Pachacutec peut-être en 1440. L'emplacement de Machu-Picchu dut impressionner le monarque par ses particularités spécifiques à l'intérieur de l'aire géographique sacrée de Cuzco. Machu Picchu dut avoir une population variable entre 300 et 1000 habitants appartenant vraisemblablement à une élite. Le travail agricole était effectué par des colons qui venaient de différents lieux de l'empire.
La ville ne peut justifier le mythe de la « cité perdue » ou du « refuge secret des empereurs incas ». Les vallées avoisinantes formaient une région densément peuplée et qui avait augmenté de façon spectaculaire sa production agricole à partir de l'occupation inca. Les Incas construisirent là de nombreux centres administratifs, et des complexes agricoles avec des cultures en terrasses. Machu Picchu dépendait de ces complexes pour son alimentation mais ceux-ci étaient insuffisants. La communication entre les régions était rendue possible grâce au réseau formé par les huit chemins incas qui allaient à Machu Picchu. La petite cité se différenciait des populations voisines par la singulière qualité de ses grands édifices.
À la mort de Pachacutec, Machu Picchu dut perdre en partie son importance à cause du désintérêt des empereurs successifs et aussi à cause de l'ouverture d'un chemin plus sûr et plus large entre Ollamtaytambo et Vilcabamba. La guerre civile inca (1531-1532) et l'arrivée des Espagnols à Cuzco en 1534 durent bouleverser considérablement les activités de Machu Picchu. Les paysans de la région étaient issus des différentes nations conquises par les Incas et déplacés de force sur ces terres. Ceux-ci favorisèrent la chute du système économique inca afin de retourner sur leurs terres natales.Il est fort probable que les principaux nobles de Picchu aient abandonné à cette époque la ville. Des documents de l'époque mentionnent une dépopulation de ces régions.
Après la chute du royaume et la consolidation du pouvoir espagnol dans les Andes centrales, Machu Picchu demeura dans la juridiction de différentes haciendas coloniales qui changèrent plusieurs fois de mains jusqu'à la création de la république (1821). Elle devint un lieu à part, éloigné des nouvelles routes et axes économiques du Pérou. La région fut pratiquement ignorée par le régime colonial qui ne fit édifier ni église ni cité importante dans la zone. La population andine ne semble pas avoir eu la même attitude ; le secteur agricole de Machu Picchu ne paraît pas avoir été abandonné. Par contre, les constructions de la zone urbaine n'ont pas été occupées et furent envahies rapidement par la végétation.

Hiram Bingham, un historien américain de l'université de Yale, se rendit à Machu Picchu le 24 juillet 1911. Ils rencontrèrent deux familles de paysans qui le conduisirent jusqu'à la zone urbaine en friche. Bingham fut très impressionné par ce qu'il vit et sollicita l'Université Yale, la National Geographic Society et le gouvernement péruvien pour pouvoir commencer rapidement l'étude scientifique du site. Il participa aux premières fouilles, et rendit ce lieu célèbre dans le monde. En 1913, la National Geographic Society consacra entièrement le numéro d'avril de son magazine au Machu Picchu.
Au sens strict, Bingham n'a pas découvert Machu Picchu, mais il a le mérite d'être le premier à reconnaître l'importance des ruines, de les étudier avec une équipe multidisciplinaire et de divulguer les résultats. Les critères archéologiques n'ont pas toujours été pertinents et la sortie du Pérou des objets découverts a beaucoup contribué à la polémique : la législation péruvienne ayant été purement et simplement détournée. Le Pérou tente depuis des années de récupérer, auprès de différents musées et collectionneurs, les centaines d'objets.
Durant les deux premiers tiers du XXe siècle, l'intérêt pour l'exploitation du site fut plus grand que celui pour la conservation ou l'étude des ruines ; ceci n'a tout de même pas empêché quelques recherches importantes sur le site. L'établissement d'une zone de protection écologique autour des ruines en 1981, l'inscription de Machu Picchu sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO,en 1983 et l'adoption d'un plan majeur pour le développement soutenu de la région en 2005 ont été les points forts d'une action visant à conserver Machu Picchu et ses alentours. Mais les mauvaises restaurations, les incendies de forêt (comme celui de 1997) et les conflits politiques ont entaché cet effort de l'État pour gérer au mieux les ruines.
Chaque année , quelques 450 000 touristes visitent le Machu Picchu, et l'UNESCO a depuis exprimé ses craintes que le nombre trop important de touristes ne dégrade le site. Selon les autorités péruviennes, l'éloignement et la difficulté d'accès au site imposent d'eux-mêmes des limites naturelles à l'expansion du tourisme.
En septembre 2007, l'université de Yale promit de rendre les 4 000 pièces archéologiques trouvées par Hiram Bingham : elles seront montrées dans un musée itinérant avant d'être confiées à un musée de Cuzco. Ici à Cuzco, cela fait beaucoup parler, et ils attendent tous ce retour avec impatience, et une grande fierté nationale.
D’après les archéologues, le Machu Picchu est divisé en deux grands secteurs : la zone agricole formée par un ensemble de terrasses de cultures qui se trouve au sud ; et la zone urbaine qui est celle, on le suppose,dans laquelle vivait ses occupants et où se déroulaient les principales activités civiles et religieuses. Cette zone urbaine comprenait le quartier sacré, le quartier populaire et le quartier des nobles et des ecclésiastiques.
Les terrasses de cultures de Machu Picchu apparaissent comme de grands escaliers sur le flanc de la montagne. Ce sont des constructions formées par un mur de pierre et un empilement de couches de matériaux divers (grandes pierres, pierres plus petites, fragments de roches, argile et terre de culture) qui facilite le drainage en évitant que l'eau puisse miner la structure (la région subit une forte pluviosité). Ce type de construction a permis que les cultures se poursuivent jusqu'à aujourd'hui sans problème. D'autres terrasses de moindre largeur se trouvent dans la partie basse de Machu Picchu, tout autour de la cité. Ce sont des murs de soutien.
Cinq grandes constructions se trouvent sur les terrasses à l'est de la route inca qui conduit à Machu Picchu depuis le sud. Elles servaient de magasins. La ville était alimentée grâce à ces cultures en terrasse, qui permettaient de récolter maïs, pomme de terre et divers légumes. Ces champs pouvaient nourrir jusqu'à 10 000 personnes.
Un mur de 400 mètres de long sépare la ville de la zone agricole. Deux axes découpent la ville : le premier est matérialisé par une place large, construite sur des terrasses à plusieurs niveaux. Le deuxième est un large escalier qui fait office de rue principale, avec une série de fontaines d'eau. À l'intersection de ces deux axes se trouve la résidence de l'inca, le temple-observatoire et la plus grande des fontaines.
La zone sacrée est principalement dédiée au dieu soleil, divinité principale du panthéon inca. C’est ici que se trouvent les trésors archéologiques les plus importants : le cadran solaire ou astronomique et le temple du Soleil.
Dans le quartier des nobles se situe une tour sans doute mausolée pour les momiess. Dans la tour se trouvent plusieurs autels sacrificiels. À proximité se trouvaient 142 squelettes, essentiellement féminins. L'hypothèse la plus commune en 2009 est qu'il s'agit de jeunes filles sacrifiées pour célébrer le culte du Soleil.
Toutes les constructions du Machu Picchu sont de style classique inca, c'est-à-dire avec les constructions ayant une surface légèrement plus importante à la base qu'au sommet, ce qui leur confère une bonne résistance aux séismes. Quelques rares murs sur le site sont composés de pierres parfaitement ajustées, mais l'ensemble des constructions est constitué, contrairement aux autres sites de la région, de pierres non ajustées. Les Incas ne faisaient pas usage de ciment sur leurs sites mais sur celui du Machu Picchu, la majorité des murs et des édifices sont constitués de pierres très irrégulières, disjointes et remplies de terre entre elles. Le granit des pierres utilisées pour la construction du site provenait de carrières éloignées, ce qui demandait une ingénierie très évoluée pour faire monter des blocs de pierre pouvant peser plusieurs tonnes jusqu'au sommet de la montagne.
Le plan de construction du Machu Picchu semble représenter la forme d'un animal. Il est parfois admis que les Incas donnaient à leurs cités la forme d'animaux sacrés (puma pour cuzco, condor, etc.)) Au Machu Picchu, plusieurs formes sont distinguées. La plus fréquente est celle d'un condor les ailes déployées (forme d'un oiseau vu de profil), mais également la séparation en deux zones a donné à chacune une forme animale, un caïman et un serpent.

dimanche 26 septembre 2010

Le Machu Pichu, le secret de la splendeur inca.

Le Machu Pichu est distant de 100km à peu près de Cuzco. Pour y accéder, il faut prendre un train qui roule à 40km/h, et traverse les campagnes. Le Machu Pichu est une montagne à l'intérieur d'autres montagnes, très bien cachée, ce qui explique que la cité ait pu être oubliée pendant 800 ans.C'est superbe, surtout quand vous arrivez dans un défilé de pitons rocheux jusqu'à Agua Calientes, le village de la vallée d'où partent tous les bus. Vous traversez une forêt vierge, avec des orchidées, des plantes grasses parasites des arbres, et des fleurs magnifiques (oiseaux de paradis, etc.). Puis on prend un bus qui vous monte sur le site par une piste qui vous permet d'admirer les splendides pains de sucre qui entourent le Machu Pichu. On se croirait au Brésil à Rio de Janeiro.

Puis une fois à l'entrée du site, il vous faut monter des escaliers (j'en ai marre des marches!), en suivant le groupe qui va toujours plus vite que vous, et vous arrivez complètement asphyxié après 10mn d'ascension. Vous avez déjà le souffle coupé, mais la vue qui se révèle alors à vous depuis le Mirador du Machu Pichu vous le coupe une deuxième fois. C'est la splendeur à l'état brut, l'alliance de la force de la nature minérale et du génie de la culture inca. Bref, vous sentez que vous vivez un moment à part de votre vie, comme au Perito Moreno en Argentine, ou devant les chutes d'Iguazu. La nature est plus forte que tout.

Je ne décrirai pas aujourd'hui le site, car je risque de ne pas avoir assez de batterie, mais je le ferai demain. Par contre je peux vous dire qu'il fallait le vouloir pour construire une telle ville dans un tel endroit. C'est Versailles version Pérou. Et el Condor Passa!
Bonne nuit à vous!

samedi 25 septembre 2010

Pisac et la vallée sacrée des Incas

La Vallée sacrée des Incas, à 30 km de Cuzco,est traversée par la rivière Urumba, rivière sacrée . Elle est alimentée par les nombreuses rivières qui descendent des vallées et gorges attenantes et regroupe de nombreux sites archéologiques et villages. La vallée était autrefois appréciée par les Incas pour ses caractéristiques géographiques et climatiques. C'était un des principaux points pour l'extraction de richesses naturelles, et on y retrouvait la plus grande production de maïs du Pérou.Aujourd'hui, c'est une vallée verdoyante, où la culmture du maïs est omniprésente. Les montagnes abruptes rapellent nos Alpes. Pour une fois, il y a de la verdure dans ces montagnes!

La vallée des Incas (grenier à vivre du royaume) était gardée par plusieurs sites, dont celui de Pisac. Ce dernier, composé des splendides terrasses, était un lieu de production agricole. Mais c'était aussi un poste de surveillance de la vallée, un lieu de culte (temple du soleil), et un cimetière.

Les terrasses agricoles construites par les Incas sont toujours utilisées, et les murs sont parfaitement résistants. On peut très bien se rendre compte ici comment les incas ont réussi à mettre en culture les pentes abruptes des montagnes. On pense d'ailleurs que les terrasses étroites qui se trouvent en dessous de la citadelle ont donné leur nom au lieu, car elles représentent l'aile d'une perdrix (pisac'a).

les animaux éléments essentiels de la mythologie inca

Les animaux ont un rôle important dans la mythologie Inca, et spécialement le serpent, le puma et le condor. Ils représentent le monde terrestre, le monde des hommes et le monde supérieur. Ces animaux se voient aisément sur les objets (vêtements, poteries, ...)et sur les lieux de culte. Mais il y en a d'autres, comme le lama, et ils ont tous leur importance.

Le puma fut, à l'instar du jaguar, divinisé pour sa force et sa rapidité qui incarnaient l'énergie masculine. Le symbole du puma se trouve sur de nombreux toits de maisons, ce qui est censé apporter aux familles bonheur et prospérité. En effet, on le désigne aussi comme celui qui apporte la nourriture. La ville de Cuzco, sur ses plans, montre que la ville est construite en forme de puma. Et c'est vrai que la nuit, les éclairages urbains forment des figurent étranges.

Le lama était et est toujours le principal animal domestique. Il fournit de la viande, de la laine et du cuir, et rend de précieux services en tant que bête de charge. Le souverain avait coutume d'offrir quelques lamas aux jeunes mariés. Le fait qu'il soit si précieux le prédisposait aux sacrifices. Mais on choisissait plutôt les bêtes âgées qui ne pouvaient plus avoir de petits. D'un point de vue spirituel,le lama était le compagnon de l'âme dans l'au-delà.

La Pachamama, déesse de tout, et tout le temps évoquée

La Pachamama est la déesse-terre chez les Incas, sorte de mère nourrissière. Avec l'arrivée des Espagnols et l'imposition du christianisme, elle a été peu à peu remplacée par l'image de la vierge Marie. Mais dans les communautés quechua et Aymaras, on continue à lui faire des offrandes. Elle est considérée comme un être vivant et est à la base de tout (êtres vivants, végétaux; minéraux, textile, technologie, …). Lui faire des cadeaux permet de s'attirer ses bonnes grâces. Sur un point culminant de la ville de Cuzco, en août, on remercie la terre pour ses offrandes, et on la sollicite pour que l'année à venir soit fructueuse. Les croyants font un trou dans la terre, et avec tout un rituel, nourrissent la terre de céréales, de feuilles de coca, de bière de maïs, etc., puis ils referment le trou chacun à leur tour en priant.Et ensuite vient la musique et la fête.

La culture péruvienne est duale, et mèle religion catholique et rites quechuas. Ainsi quand elles entrent dans les églises, les femmes déposent du pain ou des petites offrandes dans les chapelles.

immersion totale dans une autre dimension, la culture inca

Cuzco ayant été bâtie sur l'ancienne cité inca, les bâtiments sont typiquement espagnols, mais les fondations sont incas et dans leur jus. L'architecture de la ville (petites rues pavées étroites avec gargouille au milieu souvent recouverte)est marquée par ces deux époques. mais pour ressentir l'influence inca, il faut se rendre sur des sites à la périphérie de la ville, et là il faut faire un effort énorme de compréhension pour appréhender la religion inca, base de sa culture.

La civilisation inca a pris naissance dans le bassin de Cuzco au XIIIe siècle, et s'est développée dans la cordillère et sur le Pacifique et s'étendait à son apogée à la Bolivie, Equateur, Chili, Argentine, Pérou. Cet empire ne dura que quelques décennies, défait qu'il fut par des querelles de succession, et par l'arrivée des Espagnols. Mais l'influence culturelle administrative et économique était considérable.D'ailleurs, Cuzco veut dire nombril du monde en Quechua.

Les Incas imposèrent le culte du soleil à la plupart des peuples de leur empire, mais accordèrent une grande importance aux fétiches de ces derniers, les huacas. En terme Quechua, huaca désigne tout ce qui sort de l'ordinaire, et qui donc par extension peut faire l'objet d'un culte (montagne, rocher, bâtiment, … auxquels on prête une puissance surnaturelle). Avec Jean et Maman, nous avions visité Humahuaca en Argentine, site naturel exceptionnel. Mais il existe des huacas partout sur le territoire incas, et plus de 500 aux environs de Cuzco. Ces lieux recevaivent beaucoup d'offrandes et on essayait de communiquer avec eux pour obtenir de l'aide ou des conseils. J'ai vu encore aujourd'hui des femmes buvant de la bière et renversant une partie de la mousse au sol. C'est la part dédiée à Pachamama, la déesse de la Terre.

Le soleil et les astres étaient donc vénérés, et les empereurs incas étaient considérés comme des fils du soleil.Pour ce culte, les Incas construisirent des temples, le plus connu étant le temple du soleil de Cuzco.

La divinisation tenait une place importante dans la civilisation inca, et avant chaque action importante, on consultait les hospices. Il y avait plusieurs méthodes de divinisation, (entrailles d'animaux, déplacement d'une araignée, disposition de feuilles de coca sur une assiette plate, ...). Il y avait très peu de sacrifices humains. Lorsque c'était le cas, on sacrifiait des jeunes filles de la haute société qu'on plaçait sur le haut des montagnes en position foetale, pour que la neige fertilise le sacrifice. C'est pourquoi on a retrouvé des tombes en haute altitude.

Le temple du soleil de Cuzco a quasiment entièrement disparu, recouvert par un monastère dominicain. Mais le musée qui a été ouvert reconstitue bien le site et les lieux de culte (soleil, lune, astres, …). Ce qui surprend surtout, c'est la technique architecturale employée par les Incas pour construire des bâtiments d'une grande solidité, antisismiques, et avec une ingéniosité époustouflante. Pour eux, la perfection exigeait du temps, qu'importait le nombre des années pourvu que le temple soit beau. Ainsi certains bâtiments ont mis 70 ans à être construits. Nous avons bien fait de même avec nos cathédrales!

Les Incas étaient d'excellents architectes, et ils réalisèrent un très grand nombre de monuments. La forme trapézoïdale des portes et fenêtres des temples permettait à l'édifice de résister aux tremblements de terre. Le matériau principal utilisé était la pierre. Ils les façonnaient de telle façon qu'elles s'emboitent parfaitement les unes dans les autres sans laisser le moindre espace vide. Ce travail était déjà en soit considérable, mais la taille des blocs utilisés et leur poids (70 tonnes pour les plus gros) ne peut que rendre admiratif de la qualité du travail effectué unité par unité.

vendredi 24 septembre 2010

Conflit social à Sicuani, les touristes en otage.

Cette nuit, ça a chauffé! Vers 21h, j'avais pris un bus confortable (cama) pour faire le voyage de nuit de Puno à Cuzco. On m'avait dit qu'on changerait de bus à Sicuani, mais sans que j'en sache plus, (et vu mon niveau d'Espagnol, même si on m'a expliqué, je n'ai rien compris). Avant l'extinction des feux, j'avais eu le temps de faire connaissance avec ma voisine de bus, charmante enseignante péruvienne qui allait rendre visite à sa soeur à Cuzco. Puis vers 3h du matin, en pleine campagne, le bus s'arrête, nous fait tous descendre, et récupérer nos bagages, et nous dit de partir dans la direction de la route. Devant nous, des camions à l'arrêt. La Péruvienne m'explique qu'il faut qu'on marche un kilomètre sur la route, pour rejoindre un autre bus. J'ai d'abord cru à un éboulement ou un accident de la circulation. Comme il y avait un petit triporteur pas loin, je l'ai réquisitionné pour l'équivalent de 3€, nous avons mis tous nos bagages dedans, et nous avons remonté toute la file des véhicules arrêtés, au milieu d'une foule noire et silencieuse qui marchait dans la nuit. Ca sentait l'exode version 1940. Et toujours pas d'explication. A un moment le triporteur a refusé d'aller plus loin, et nous avons à nouveau marché pendant cinq cent mètres avec armes et bagages, non plus au milieu de véhicules arrêtés mais de blocs de pierres, de carcasses de je ne sais quoi. Puis nous sommes arrivés dans une zone où il y avait un campement, avec des feux improvisés. Nous sommes rapidement passés devant et avons repris, deux cent mètres plus loin, un autre triporteur qui a slalomé entre les gravas pour nous emmener à une soit-disant station de bus où devait nous attendre un bus. Mais pas de bus à l'horizon. En fait il y avait un taxi qui accepta de nous conduire à Cuzco (2 heures de route) moyennant 3€ par personne. Heureusement que j'avais ma Péruvienne comme guide! Nous avons pris ce taxi, et vers 5h30 du matin, j'ai atterri à Cuzco. Je crois que je suis, avec la Péruvienne, la première du bus à être arrivée, et je pense qu'à l'heure actuelle, il y a peut-être encore du monde de bloqué sur place.

Après explication, il semblerait que le village de Sicuani ne soit pas satisfait de ses conditions sociales ou économiques, et ait bloqué la route (unique) qui mène de Puno à Cuzco. Cette route est un poumon vital pour le tourisme du pays. La situation dure, paraît-il depuis trois jours. Ce n'est pas la première fois que le procédé est utilisé, il y a eu des émeutes à Sicuani en 2008 contre les concessions électriques aux entreprises minières (si j'ai bien compris). Leur moyen de pression est radical, et ils l'utilisent régulièrement. En attendant, cela fait une nuit de plus sans sommeil.

A peine arrivée à Cuzco, je m'effondre sur le premier lit venu (de l'hôtel que j'avais réservé). Et quel bonheur au réveil trois heures plus tard de contempler la vue sur Cuzco. Tant pis si je ne visite pas tout, aujourd'hui, repos, je vais à mon rythme. Surtout que là aussi, ça grimpe!

jeudi 23 septembre 2010

quelques particularités de Puno

Puno est une ville de près de 130 000 habitants, qui s'est installée sur les collines de la baie de Puno, sur le lac Titicaca. Elle vit d'une part des fruits de l'élevage (lama, alpaga), et d'autre part du tourisme. Ses rues étroites et bariolées font l'objet d'un trafic intense. Là aussi on klaxonne beaucoup, pour prévenir, pour avertir, pour rien. Une multitude de triporteurs arpente la ville. De même, des taxi-vélos proposent de vous conduire dans toute la ville. Les rues déboulent en bas des collines, vers le port, lieu d'intense activité avec toutes les vedettes qui font les visites des îles.
Sur le marché, il y a une allée spéciale dédiée aux pommes de terres, de différentes formes et variétés. Une autre allée est dédiée aux fruits, bien présentés pour mettre en valeur les couleurs différentes. les vendeuses sont farouches et ne veulent pas être photographiées.

des élections municipales et régionales au Pérou

Ici, la politique se pratique dans la rue et s'affiche sur les maisons. Chacun arbore le logo de son candidat préféré en plantant un drapeau sur sa maison, sa voiture, son commerce, ou en peignant les murs de sa maison. Des véhicules dotés de mégaphones circulent dans les rues pour prêcher la bonne parole. Ce soir à Puno, plusieurs listes défilaient dans les rues, avec sifflets, chants, pétards, bref, on s'affiche! Et il y a une foule de candidats.

Antonia, mon hôte pour une nuit sur l'île Amanti

L'île Amantani est située sur la partie la plus large du lac Titicaca. La population y parle d'abord quechua, et ensuite espagnol. Alors pour se comprendre, ce n'est pas si simple. A quatre heures de navigation de Puno, cette île sauvage est préservée. Ici, pas d'électricité, on vit à l'ancienne. Dès notre arrivée dans l'île, nous fûmes pris en charge par des familles qui nous logèrent. Avec Kristopher, un Belge qui ne parle ni Français ni Espagnol, j'ai été accueillie chez Antonia.

Antonia a un mari, dix petits-enfants, et six enfants, dont cinq vivent à Puno. Seul le dernier habite avec ses parents et les aide au travail des champs. C'est son rôle de cadet, selon la tradition. Antonia accueille des touristes dans sa maison, pour une nuit tout au long de l'année (c'est une sorte de bed and breakfast). Sa maison est située à flan de colline, et pour y aller, j'ai du plusieurs fois m'arrêter tant je crachais mes poumons (entre la grippe et la raréfaction de l'oxygène, les déplacements étaient coton!). On accède à sa maison par un chemin de pierre bien entretenu, bordé de part et d'autre de murets. A un moment, le muret de droite fait une encoche, c'est l'entrée. On traverse une petite parcelle de terre en terrasse, puis une courette qui sert de bergerie pour une poignée d'animaux. Ensuite, on accède à une autre cour dans laquelle sont affalées deux vachettes tenues par une ficelle. Enfin on passe devant les toilettes avant d'accéder à un escalier escarpé et en colimaçon qui mène à ma chambre et à celle de Christopher. Au rez-de-chaussée, il y a deux ou trois pièces dans lesquelles nous n'avons pas été invités à entrer. Je pense qu'ils ne veulent pas que l'on voit la façon dont ils cuisinent, même si je me suis proposée pour les aider.Les Péruviens sont beaucoup plus pudiques et discrets que les Chiliens.

Ici bien sûr, pas d'eau courante. Il y a un robinet sur une parcelle, d'où Antonia tire de l'eau à l'aide d'une énorme jarre en caoutchou (un pneu Goodyear réemployé). Au menu, de la soupe à chaque début de repas, des pommes de terre et du riz ou des oeufs? Pas de viande, ça doit être très cher. Tout est très bon, surtout la tisane de fin de repas, faite avec une herbe inconnue, mais à la saveur délicieuse.

Dans ma chambre, deux lits de roseaux, des draps et de grosses couvertures de laine bien chaudes, et un meuble de chevet qui a du servir de haut de buffet en d'autres temps. Le plafond est fait de sacs de riz ou de blé cousus. Le plancher est en bois brut, la porte d'entrée en tôle. Un petit fenêtron apporte la lumière et isole bien du vent, un peu moins du froid. Heureusement un pot de chambre a été gentiment posé sous le lit, pour éviter de se casser la figure dans le fameux escalier, ou de se les geler dans les WC dans la cour, si une envie pressante nous venait dans la nuit. Cela m'a rappelé la belle époque de la Taupinière, quand notre maison en était à peu près au même point.

Un détail, ici tous les gens sont petits. Avec tes 1,49m, maman, tu dois être parmi les grands, ou en tous cas dans la moyenne. Cela explique que je me sois tapée à deux reprises dans le chambranle de la porte, ce qui n'a pas calé mon mal de tête!
A l'occasion de la fête de l'école sur la place du village, toute la population était réunie. Je n'ai pas trouvé plus de dix personnes plus grandes que moi.

Antonia cultive la terre avec son mari et son fils. Leurs productions sont essentiellement la quinoa, et la pomme de terre. Elle nous a montré un plant de quinoa, la façon dont on le plantait, le séparait de sa cosse, etc. C'était très intéressant. Antonia travaille aussi la laine, et nous a montré sa production de bonnets, gants, et couvertures. cette région est connue pour la qualité de son alpaga. Pour tricoter un bonnet à motifs, Antonia met un mois. Il faut dire qu'elle n'a pas que ça à faire de sa journée. Naturellement, j'ai acheté des bonnets, et je ne l'ai pas regretté, car en plus d'être jolis, le soir venu, ils ont été bien utiles.

Depuis mon arrivée au Pérou, j'ai vu beaucoup de personnes habillées en costume local.C'est encore plus vrai à Puno, ça l'était totalement sur l'île d'Amantani. Le costume des femmes est composé une paire de collants en grosse laine, d'un chemisier brodé aux manches mi-longues, d'une ou plusieurs jupes de laine épaisse qui tiennent bien chaude, de chandails tricotés maison, et d'un châle brodé porté sur la tête ou sur les épaules. Chaque vêtement est brodé finement de couleurs vives. Les couleurs des jupes indiquent l'appartenance aux communautés de l'île, mais je n'ai pas pu avoir beaucoup plus d'information. J'ai pu essayer les vêtements. Ils sont très confortables et parfaitement adaptés aux conditions de vie locale.

Pour remercier notre hôte de son accueil, nous avons offert quelques présents (tous mes citrons et mon sucre y sont passés), et je suis allée acheter du riz et du sucre à l'épicerie de la place pour faire un cadeau de départ. C'est ce dont ils ont le plus besoin.

le lac Titicaca

Si le lac Titicaca est le plus haut lac du monde (3810 m), il n'est que le 23e par sa superficie (8340m²), loin derrière la mer Caspienne (371 000km²) ou le lac Michigan (117 700 km²). Le lac Titicaca est le berceau de la civilisation inca. La légende veut que Manco Caprac, descendant du dieu Soleil, sortit des eaux du lac et dirigea sa tribu vers le nord pour fonder Cuzco.

En fait, le lac Titicaca est le fruit de la dérive des continents. Lorsque l'Amérique du sud a rencontré la plaque océanique il y a 65 millions d'années, le choc créé constitua la cordillère des Andes, et emprisonna une lagune qui s'éleva jusqu'à ces hautes altitudes.C'est le même phénomène que pour le Salar d'Atacama. Mais ici, nous avons de l'eau douce. La forme plus profonde du lac Titicaca (environ 280m de profondeur en certains endroits)a évité le phénomène d'évaporation rencontré à Atacama.

Un trésor serait englouti dans le lac. Une légende andine raconte que lorsque les Espagnols firent prisonnier l'empereur Atahualpa en 1532, Pizzaro lui promit la vie sauve contre une formidable rançon en or et en argent. L'or afflua de tout le pays, et la rançon fut presque totalement payée quand Pizzaro fit exécuter son otage. Sur le lac Titicaca, une navette de barque convoyait des kilos d'or et d'argent quand elle apprit la nouvelle. Ils jetèrent alors leur cargaison dans le lac. Le commandant Cousteau, captivé par l'histoire, entreprit des fouilles sous-marines dans les années 1970, mais il ne trouva rien. Il n'en avait fouillé qu'une infime partie, alors le mystère reste entier.

le mal des montagnes, appelé ici Soroche

Je suis malade depuis trois jours. Cela a commencé par un petit rhum attrapé à San Pedro d'Atacama après une excursion. Cela n'aurait pas eu plus de conséquences si je n'étais ensuite venue sur l'île Amantani, sur le lac Titicaca. Le lac Titicaca est immense et a des airs de mer méditerranée. Mais c'est une sensation trompeuse, car il est en réalité situé à 3810m d'altitude. Et l'île Amantani sur laquelle j'ai passé la nuit culmine à plus de 4000m. Autant dire que lorsqu'on a un rhum et que l'oxygène est rare, on est vite KO. Je marchais à une lenteur de tortue (pire que d'habitude), le coeur battait en permanence, je crachais mes poumons sur des sentiers relativement plats, et la nuit, j'avais les oreilles qui tapaient le bourdon, et un mal de tête lancinant. Ma boîte d'aspirine y est passée (merci ISBA pour la trousse santé du voyageur, les conseils sont précieux), ainsi que mon rouleau de PQ (ici les Kleenex n'existent pas).

Pas de doute, c'est le problème de santé qui arrive le plus vite au Pérou, le mal des montagnes, appelé aussi Soroche. Il est provoqué par l'élévation rapide du niveau de l'altitude, le corps ne s'habituant pas aussi rapidement à ce changement d'altitude. Comme l'air est sec et frais, souvent au mal des montagnes s'ajoute un problème ORL. Pour moi ça a été l'inverse. Appétit coupé (ça ne m'a pas fait de mal, excursions limitées au minimum obligatoire, pas d'ascension des sommets, et repos complet sur le bateau. Bref au bout de deux jours, ça va mieux. Mais je vais adapter mes promenades pour ne pas m'épuiser.

Pour information, Puno est une région des Andes où l'Homme possède une cage thoracique supérieure, avec un supplément de globules rouges. c'est normal que ces petites dames péruviennes galopent comme des gazelles dans les montagnes!

mardi 21 septembre 2010

j'ai mangé du cochon d'inde!

Arrivée à Puno, je suis sortie au restaurant pour manger des spécialités locales. J'avait le choix entre l'alpaga et le cochon d'inde. J'ai testé ce dernier, et je vous affirme que c'est sans intérêt. la bestiole est panée puis cuite au four. Cela fait que la peau extérieure est grillée et caoutchouteuse, alors que la viande intérieure est fade et grasse. En plus il n'y a pas tant de chose que ça à manger sur la bestiole, beaucoup de petits os. le lapin est bien meilleur. Mais il fallait bien essayer.

les tremblements de terre à Arequipa

La ville a cette particularité de connaître de nombreux tremblements de terre, dont celui très violent de 1582 qui engendra une évolution majeure dans le style architectural d'Arequipa qui adopta des techniques antisismiques de construction, par la démultiplication de voûtes notamment et l'utilisation du sillar, roche volcanique à la fois tendre, résistante et légère et parfaitement adaptée aux tremblements de terre.
De même, l'église de San Agustin a été remarquablement restaurée après sa destruction par un tremblement de terre en 1868, elle bénéficia de plusieurs programmes de conservation dont le dernier en date fut achevé en 2005.

La pression entre les plats tectoniques de l'Amérique latine et du Pacifique a marqué Arequipa de quelques dates mémorables. Dans les tremblements de terre 1687 et 1868 la ville a été presque totalement détruite. Deux tremblements de terre en 1958 et 1960, ont fait plusieurs dizaines de morts à Arequipa. Ici on ne rigole pas avec les constructions antisismiques.

Enfin arrivée à Arequipa au Pérou pour visiter le plus grand couvent du monde

Je suis arrivée en fin de journée à Arequipa, après 20 de bus depuis San Pedro. Les paysages traversés n'ont aucun intérêt, du sable, du sable, du sable, et des montagnes que l'on gravit à 40km/h . Mais en arrivant vers Arequipa, on peut découvrir des vallées vertes, bien irriguées. Arequipa est la deuxième ville la plus peuplée du Pérou. La ville est située à plus de 2 335 mètres d'altitude, au pied du volcan Misti, dans les Andes péruviennes. Dans la province aride d'Arequipa, les autorités péruviennes ont entrepris de rendre fertiles des milliers d'hectares désolés en domptant l'eau qui dévale de la cordillère des Andes.

La ville contient en son centre le plus grand couvent du monde, le monastère Santa Catalina (de Sienne) qui fait 20 000m². Au XVe siècle, la région, alors occupée par les Amérindiens Aymara, fut conquise par les Incas et servit de base importante de ravitaillement de produits agraires pour l'empire. L'arrivée de l'influence espagnole laissa de nombreuses reliques et l'architecture coloniale, ce qui rappelle au visiteur le passé colonial de cette ville, lorsqu'elle était la plus peuplée de l'ensemble du territoire du Pérou. C'est le cas de ce couvent dans lequel entraient les filles de riches familles espagnoles. Elles ont été jusqu'à 800 à habiter le monastère, qui est une ville dans la ville. Il y a des rues, des maisons individuelles pour les soeurs (confort sommaire, mais avant une réforme du XIXe siècle, elles avaient en moyenne quatre servantes, et faisaient venir leur vaisselle d'Europe. Il existe plusieurs cloîtres aux couleurs vivent (bleu, rouge,...), chacun dédiés à un type de soeurs (novices, etc.). Des fresques rappelant l'histoire de la bible ont été peintes autour de tous les cloîtres, pour leur permettre de s'instruire durant la sortie. Ces fresques sont l'oeuvre de l'école de Cuzco, très prisée au Pérou.

Les soeurs ne pouvaient pas rencontrer d'homme. Aussi lorsque certains venaient pour des travaux, la mère supérieure agitait une clochette pour qu'elles s'enferment à double tour dans la chambre. Jusqu'en 1985, le régime des religieuses était "reclus", mais pour l'occasion de la visite du Pape Jean-paul II à Arequipa cette année là, elles eurent exceptionnellement l'autorisation de sortir, dès lors leur régime passa à celui de semi-reclus. Chacun garde en mémoire leur extase de découvrir le monde. La mère supérieure était élue très démocratiquement pour un mandat de trois ans par l'ensemble des soeurs, et ne pouvait se faire réélir que six ans après la fin de son premier mandat, là encore pour trois ans.

Ce qui frappe dans ce monastère, c'est son aspect de ville, avec des ruelles qui s'entremêlent, et non de construction ordonnancées comme on les connaît en France.
D'autre part, toutes les ouvertures sont voutées, pour prévenir des tremblements de terre, très fréquents à Arequipa.

Le style espagnole domine dans la ville, avec notamment sa superbe place centrale, composée de porches, et qui est plus belle la nuit que le jour.

Mario Vargas Llosa, écrivain et homme politique arequipéen

Mario Vargas Llosa, écrivain péruvien naturalisé espagnol né en 1936 à Arequipa, est l'auteur de romans, de poèmes, et d'essais politiques. Comme beaucoup d'auteurs latinoaméricains, Vargas Llosa s'est engagé en politique tout au long de sa vie. Ses opinions se sont progressivement déplacées de la gauche à la droite. En effet, il soutint initialement le gouvernement révolutionnaire de Fidel Castro, mais fut rapidement déçu. En 1990, il fut candidat à l'élection présidentielle péruvienne à la tête d'une coalition de centre-droit, défendant la mise en place de réformes néolibérales.
Après avoir écrit un recueil de nouvelles remarqué, Les Caïds (Los Jefes, 1959), œuvre obtint le Prix Leopoldo Alas, il s'installa à Paris. C'est là qu'il rédigea La ville et les chiens en 1963, ouvrage qui fit de lui un auteur de renom (Prix de la Biblioteca Breve et Prix de la Crítica) . Son roman fut traduit presque aussitôt dans une vingtaine de langues. Il y décrivait la vie menée par les cadets (les chiens ), et mit en contraste l'oppression de la discipline et les brimades subies par les jeunes gens avec le vent de liberté qui soufflait sur la ville.
Depuis, Mario Vargas Llosa est un écrivain reconnu, régulièrement invité dans les universités du monde entier pour y donner des cours et des conférences. Dans La Maison verte (1966), l'auteur décrit la vie dans la lointaine forêt péruvienne. Il reçut à nouveau le Prix de la Critique et le Prix International de Littérature Rómulo Gallegos en (1967).
Parmi les principaux autres romans de Vargas Llosa, on retiendra Conversation dans la cathédrale , Pantaléon et les Visiteuses, satire du fanatisme militaire et religieux au Pérou, l'Orgie perpétuelle et un roman semi-autobiographique, La tante Julia et le scribouillard. Le roman la guerre de la fin du monde (1982), qui traite de la politique brésilienne au XIXe siècle, connut un large succès public et critique, surtout en Amérique Latine.
Candidat de la droite libérale à l’élection présidentielle péruvienne de 1990, il fut battu au second tour par Alberto Fujimori. Suite à cette cuisante défaite face à un politicien totalement inconnu jusqu'alors, il gagna l'Espagne et s'installa à Madrid, où il obtint la double nationalité espagnole et péruvienne.
Mario Vargas Llosa est membre de l'académie royale espagnole. Il a reçu le prix Cervantès en 1994; puis en 2005. Ilest titulaire de 40 doctorats Honoris Causa, dont plusieurs en france (Rennes, Bordeaux, Reims).

Flora Tristan, une figure Arequiéeenne

Flora Tristan est née en 1803 à Paris, et décédée décédée en 1844 à Bordeaux. Femme de lettre et militante socialiste et féministe française, elle fut l’une des figures majeures du débat social dans les 1840 et participa aux premiers pas de l’internationalisme.

D’origine franco-péruvienne, Flora Tristan prétendait descendre de l'empereur Moctezuma II. Elle était en réalité la fille d’un noble péruvien, Mariano de Tristàn y Moscoso, et d’une petite bourgeoise parisienne émigrée en Espagne, pendant la Révolution française, Thérèse Laisné. Ses parents furent mariés en Espagne par un prêtre réfractaire, mais son père, de retour en France, ne prit jamais le temps de régulariser son mariage. Il mourut peu après leur retour à Paris ; et ce coup du sort affecta l'existence de la jeune fille. Elle nota, dans Pérégrinations d’une paria, « Mon enfance heureuse s’acheva, à quatre ans, à la mort de mon Père ».

Flora Tristan et sa mère se débattirent avec d’insurmontables difficultés financières, qui précipitèrent, à 17 ans, le mariage de la jeune fille avec un graveur en taille-douce, André Chazal, chez qui elle était ouvrière coloriste. Riche, cet homme était très jaloux, médiocre et très violent. Elle parvint à s’évader d’une vie quotidienne où la femme était considérée comme une mineure incapable, par la lecture de Rousseau, Lamartine, et surtout Madame de Staël. L’échec du mariage fut total : femme battue, humiliée, séquestrée, elle réussit pourtant à le fuir, bien qu’enceinte de son troisième enfant. Malgré les menaces et les voies de fait de plus en plus graves, elle ne reprit plus jamais la vie commune.
En 1838, son mari la poursuivit et, d’un coup de pistolet lui perfora le poumon gauche. Il fut condamné à 20 ans de travaux forcés. Les juges n’accordèrent alors à Flora Tristan que « la séparation de corps» (alors qu’ils étaient déjà séparés depuis près de dix ans), mais lui refusa le divorce « faute d’éléments probants ». Ce drame poussa alors Flora Tristan à se battre, pour le restant de sa vie, pour le droit des femmes à divorcer.

Flora Tristan voyagea alors au Pérou,espérant se faire reconnaître par sa famille paternelle, mais à Arequipa, son oncle Pío de Tristán y Moscoso, noble péruvien, lui denia l'héritage de son père vue sa condition de « bâtarde ». La « paria » décida alors de rentrer en France après un court séjour à Lima, la capitale du pays. C’était un nouvel échec.
Elle essaya alors de mettre à l'affût ses talents d’enquêtrice sociale et d'écrivain. Ouvrière dans les filatures, les imprimeries mais aussi femme de lettres, militante socialiste et féministe, Flora Tristan participa aux premiers pas de l'internationalisme.

Pour répandre ses idées, elle s’embarque, en 1843 dans « un tour de France », le circuit traditionnel des apprentis compagnons. Son journal, publié posthumement, trace ses rencontres avec les femmes et les hommes ouvriers à travers la France. Elle n'acheva néanmoins jamais son voyage. Elle mourut prématurément de la typhoïde en 1844 à Bordeaux. « Aristocrate déchue, Femme socialiste et Ouvrière féministe », comme elle aimait à se désigner, son ouvrage majeur fut publié après sa mortsous le titre L’Émancipation de la Femme ou Le Testament de la Paria. Elle était la grand-mère maternelle du peintre Paul Gauguin.
La principale organisation pour la promotion féminine du Pérou se nomme Centro de la Mujer Peruana Flora Tristán et revendique « 25 años trabajando por los derechos de las mujeres » (25 ans de travail pour le droit des femmes).

lundi 20 septembre 2010

la signification du drapeau péruvien

Sans distinction possible entre la légende et l'anecdote historique, le général José de San Martín aurait interprété l'envol de flamants à ailes rouges et dos blanc comme un étendard symbole de liberté durant la guerre contre le colonisateur espagnol en 1820. Officiellement adopté en 1825, le drapeau du Pérou s'inspire en même temps qu'il se distingue volontairement du drapeau de l'Espagne.
Le rouge et le blanc symbolisent respectivement le sang versé par les patriotes et la pureté. Les armoiries arborent : une vigogne, animal proche du lama, un quinquina, arbre originaire des Andes et de l'Amérique Centrale, cultivé pour son écorce riche en quinine une corne d'abondance, motif ornemental représentant une corne remplie de fruits et de fleurs, emblème de l'abondance.
Les couleurs ont été choisies après le passage d'un vol de flamants au-dessus des troupes révolutionnaires en 1820.
Les termes vigogne et quinquina sont empruntés au quechua, langue parlée par les peuples andins du même nom et ancienne langue de l'Empire inca. La corne d'abondance apparaît également sur le drapeau du Venezuela tandis que l'alpaga figure sur celui de la Bolivie.

la signification du drapeau chilien

Le drapeau du Chili est rouge, bleu et blanc, avec une étoile blanche sur fond bleu qui « guide sur la voie du progrès et de l’honneur ». Le rouge symbolise le sang des patriotes, il est situé en bas sous forme d’une bande horizontale. Le blanc, situé dans la partie supérieure évoque les neiges de la cordillère des Andes. Le bleu, formant un carré dans le coin supérieur près de la hampe, c’est le bleu du ciel chilien. Il a été adopté peu de temps après l’indépendance, en 1817. L’emblème du Chili figure parfois sur le drapeau. On y trouve un grand cerf, et un condor, l’oiseau emblématique des Andes.

la conduite automobile péruvienne

Au Pérou, la première chose qu'on apprend en passant le permis, c'est à klaxonner. Le bruit dans les rues est épouvantable, rien à voir avec le Chili. Je sens que les boulles quiestce d'Iberia seront les bienvenues cette nuit! Mais enfin je ne me plainds pas, je viens de mettre les pieds au Pérou, dans cette belle ville d'Arequipa, et je loge dans une hospejad pleine de charme, à deux pas du couvent santa Catalina ( de Sienne, ma sainte patronne!). Ce couvent est le plus grand du monde, et je le visiterai demain matin.

la Rose d'Atacama, une auberge culturelle à San Pedro

Laissez moi vous conter l'histoire de Marie-Christine et de la Rose d'Atacama, residencial ouvert il y a une semaine. Marie-Christine UZAN ressemble comme deux gouttes d'eau à Eve Ruggieri. Elle a travaillé dans le tourisme pendant de nombreuses annés comme directrice d'agence de voyage, puis comme directrice de productions audiovisuelles. Un master 2 en ingéniérie de projets culturels en poche, elle se lance dans le projet de création d'une auberge culturelle dans un pays hispanophone. Son choix se porte sur San Pedro pour le ciel splendide, la fréquentation touristique, et la proximité d'autres pays (Pérou, Bolivie, Argentine).

Elle trouve le lieu idéal dans la rue Le Paige, et loue une maison coloniale construite entre 1820 et 1840 par les Espagnols, avec hall d'entrée pour recevoir les solliciteurs, jardin potager au fond du jardin, portes en pin d'Oregon (importé au milieu du XIXe siècle). Cette construction aux murs d'adobe très larges avait pour vocation initiale d'être une maison familiale pour un notable de San Pedro. Plus la maison était proche de la place du village, plus les occupants étaient importants. A l'époque, les dortoirs étaient des chambres familiales, pour recevoir les membres de la famille qui arrivaient de loin.

Puis la maison devint une poste et un consultario (dispensaire). Enfin dans les années 1960, ce bâtiment devint le premier hôtel de San Pedro, appelé "el grand hotel la Posada", mené d'une main de fer par une femme appelée "quatro diablo", car c'était une maîtresse femme. Les clients étaient des hommes qui faisaient le transport de marchandise entre Bolivie, Argentine et Chili (un routier en quelque sorte). Les chevaux et chariots entraient part la grande porte cochère et l'aile des chambres privées était une étable.

Cette activité dura jusqu'en 1964, date à laquelle le propriétaire en fit une maison pour sa mère et un oncle. A la mort de ceux-ci en 1992, il en fit une hospejad qui ferma en mars 2010. Marie-Christine visita le bâtiment en juin, négocia deux mois avant de signer ( là-bas le temps n'a pas la valeur que nous lui accordons). Après un mois et demi de travaux, l'auberge culturelle "la Rose d'Atacama" ouvrit ses portes dimanche dernier, et je fus l'un de leurs premiers clients.

La "Rose d'Atacama" sera prochainement un lieu de conférences, d'expositions, de cours de langues, permettant de mieux appréhender la culture locale avec des Atacaméens comme conférenciers. Chaque chambre porte le nom d'un village de la région ( j'ai dormi dans Catarpe). Son futur site internet sera larosedatacama.com.

Créer une auberge culturelle n'a pas été plus compliqué qu'ailleurs, même plutôt moins. Les formalités sont facilitées pour les investisseurs (gros dossier, projet écrit, justificatifs de santé, témoins chiliens de moralité, avis donné à l'ambassade chilienne à Paris). Mais tant qu'on n'a pas de résidence définitive, il n'est pas possible d'ouvrir un compte bancaire courant. Ici comme en France, face à un fonctionnaire, il faut user de patience et de diplomatie. Ici les gens n'appellent pas pour annuler un rendez-vous, il faut rappeler et être patient. Toutes les formalités se font à Calama (3 h aller-retour dans la journée).

La France a une très bonne image au Chili, entre autre parce que la langue était enseignée à l'école. Elle reste un modèle culturel pour les Chiliens, ce que j'ai pu constater tout au long de mon voyage. La forte influence des idées de la révolution franÇaise qui a permis la libération du joug espagnol il y a deux cent ans reste marquée dans les esprits. Lors du défilé militaire du bicentenario, des soldats napoléoniens et des soldats de la guerre de 1870 ont défilé, et le commentateur a insisté sur le rôle de la France dans l'indépendance du Chili.

les hébergements au Chili

Au Chili, les hébergements sont classés en plusieurs catégories. Les campings sont semblables aux nôtres, mais les sanitaires sont en général de moindre qualité. Les residencial proposent des hébergements de type dortoir ou chambre, mais les sanitaires sont extérieurs et partagés. Les hospejad proposent une formule mixte de dortoirs ou chambres avec sanitaires commums, et de chambres avec sanitaires privés. Enfin les hôtels ne proposent que des chambres avec sanitaires privés:

Pour ce qui me concerne, la catégorie camping (4000 pesos la nuit soit 5,5 euros)ou residencial (10 euros la nuit)me comvenait très bien. Les residencial proposent à des prix accessibles un hébergement qui permet de rencontrer beaucoup de monde, et d'échanger sur ses voyages, d'obtenir des informations sur mes prochaines destinations.

le défilé du bicentenario: l'armée chilienne marche au pas de l'oie

Quelle étrange vision que celle de cette armée chilienne défilant au pas de l'oie à l'occasion du bicentenario. Du coup je me suis demandée d'où venait ce pas.

Le pas de l'oie est la manière dont défilent certains corps d'armées. Le soldat marche alors, le buste droit, les jambes tendues qu'il lève à presque 90° du corps et fait claquer en les laissant retomber au sol. Appliqué par la première fois par les Prussiens au XIXe siècle, il est alors appelé « pas de parade » ou « pas prussien ». L'armée allemande en hérite notamment durant le Troisième Reich, puis l’armée de l'Italie fasciste (sous le nom de Passo Romano : le « pas romain »).

Dans la Russie impériale, l’armée du Tsar alors modernisée et entraînée avec l'aide d'officiers prussiens (puis allemands), l'adopte également (il est néanmoins légèrement plus lent que le pas prussien « d'origine »). Après la Révolution d'octobre, l'Armée rouge en hérite à son tour et l'exporte dans la plupart des régimes communistes (généralement par l'intermédiaire d'officiers instructeurs soviétiques). Il est toujours en vigueur en Russie et dans la plupart des pays anciennement membres ou satellites de l'ex-URSS, ainsi que dans de nombreux États du tiers-monde d'obédience ou d'inspiration marxiste (République populaire de Chine, Corée du Nord, Cuba, etc…). Le Pérou n'est pourtant pas marxiste.

Son usage, dont le but est celui de montrer la discipline la plus rigide, a été critiqué et ridiculisé par George Orwell.

dimanche 19 septembre 2010

la fiesta du bicentenario et la cueca

Pour la fête du bicentenario, je suis allée au bal hier soir. Dans un espace dédié à la fiesta appelé ramadas (baraques avec pistes de danse et stands temporaires). Il y avait trois parties. Une composée de buvettes et de stands divers, avec un nombre considérable de barbecues, pour préparer les asados. Une piste de danse ouverte à tous était animée par un groupe de musique de rap ou rock, bref pour les jeunes. Puis dans un autre espace dont l'entrée était payante (3000 pesos, soit près de 5€), il y avait un bal de danse traditionnelle, la cueca, qui se danse à deux, avec des mouchoirs qu'on fait voler sur la tête (une Chilienne en excursion m'a appris la cueca, c'est facile, mais crevant).
La cueca est la danse traditionnelle chilienne, et aussi la danse nationale de la Bolivie. Elle fut déclarée « danse nationale » du Chili en 1979. Son origine est incertaine, néanmoins cette danse est métissée du fait de sa ressemblance avec les danses espagnoles et mapuches.
La musique folklorique est caractérisée par le mélange des sons traditionnels des amérindiens avec ceux espagnols. Les différentes formes de cueca caractérisent des régions du pays. Les années 1970 marquèrent le retour de l'influence de la musique folklorique grâce au mouvement « nouvelle chanson chilienne. Pour nous Français, le groupe le plus connu est les Quilapayun.

La tenue traditionnelle de l'homme se compose d'un chapeau avec un large bord, généralement noir, mais aussi en paille, des bottes en cuir mi-haute style « conquistador » avec des éperons aux talons, une large ceinture autour de la taille avec une boucle à gauche, généralement noire, grise ou beige, Une veste courte et moulante, couverte par un poncho caractéristique de chaque secteur, et réputés pour leurs couleurs. Les femmes quant à elles, portent des robes à volants, de couleurs vives, et des chaussures de danse de type « flamenco ». Hommes et femmes ont des mouchoirs blancs qu'ils font tourbillonner sur leur tête.

Je ne suis pas restée très longtemps, parce que le public du bal traditionnel était typiquement local, et j'étais la seule touriste. Mais j'ai pu voir que dès 11 heures du soir, il y avait déjà pas mal de gens bourrés, et j'ai pu compter sur une table 9 bouteilles de bière par personne, alors que la fiesta ne faisait que commencer. certains doivent avoir mal aux cheveux ce matin, surtout que pour certains, la fiesta dure depuis trois jours.

el zorro culpeo!

Le renard rouge, appelé aussi coyotte, ressemble à un renard, avec la tête et les pattes rouges, le ventre, le cou et la bouche blanc et noir strié de dos gris. La queue est très importante, avec des poils gris qui deviennent noirs à son extrémité. Il pèse Sud entre 5 et 7 kg, et habite les prairies et les forêts de feuillus de la Terre de feu, de la Patagonie et les Andes, pour atteindre le plus au nord le Pérou, l 'Equateur et la Colombie. Il se nourrit de rongeurs, oiseaux et lézards et dans une moindre mesure, de plantes et de charognes. Il peut s 'attaquer aux troupeaux de lamas ou vigognes.

Il est devenu très rare dans certaines régions et dans d'autres a disparu. Nous avons pu en voir un en revenant du salar de Tara. Comme il est méfiant et fuit devant les hommes, le chauffeur a fait une approche circulaire avec le 4/4, ce qui a permis de l'approcher de loin.

le salar de Tara et l'obsidienne

Le salar de Tara est situé à 4900m, et on y accède par la route qui relie le Chili à l'Argentine, puis en traversant un désert de sable sur des pistes sans fin. On passe d'abord près d'un rio gelé dans lequel pâturent des lamas qui cohabitent avec canards, poules d'eau et autres oiseaux du cru. Puis c'est l'aventure 4/4, sur des immensités de sable, avec pour décor des formations rocheuses décharnées et splendides. Enfin l'aventure se termine par les cathédrales de Tara, immenses falaises de roche qui se rompent pour donner place à un lac inattendu, près duquel des troupeaux de lamas pâturent. Dans cette région, l'obsidienne se trouve à même le sol, au milieu des crottes de lama. J'ai pris une photo de crottes de lamas pour Hugues, qui collectionne les images de crottiers des animaux de la forêt.

L'obsidienne est une roche volcanique. Elle se forme à partir de coulées de lave très épaisses et riches en silice. De couleur grise, vert foncé, rouge ou noire, elle est issue d'une lave acide. Son nom viendrait de Obsidius un personnage de la Rome antique qui signala en premier la présence de cette roche en Ethiopie. L'obsidienne est transparente à translucide et présente une texture et un éclat vitreux. Sa cassure est très nette sa dureté élevée (elle raye le verre).
Roche peu commune, l'obsidienne se trouve en abondance dans certaines régions volcaniques du monde (Italie, Sardaigne, Islande, Mexique, Pérou, USA, Japon, et est très présente aux alentours des volcans de l'île de Pâques.
L'obsidienne a été utilisée pour la fabrication de tranchant pour les armes et les outils au cours de la Préhistoire, notamment en Amérique précolombienne. Les galets roulés servent à la fabrication de bijoux et la dureté de ce minéral et sa facilité relative de taille permettent de faire des lames avec. Le musée Le Paige de San Pedro d'Atacama, dédié à l'histoire préhispanique de la région, montre de splendides spécimens de pointes de flèches et de bijoux en obsidienne. Mon amie Fatima, qui a fait l'excursion à Tara avec moi me disait qu'il existait au Pérou du vase splendide poli, en obsidienne.
J'en ai ramassé une bonne poignée en quelques minutes, et c'est vrai que c'est un très joli minéral, classé dans les variétés de pierres semi-précieuses.

qu'est ce qu'un salar?

Dans la région de San Pedro, on peut visiter plusieurs salar. Le plus grand est celui d'Atacama, mais il en existe d'autres, et notamment le Salar de Tara, à près de cent kilomètre de San Pedro, qui pour moi est le plus beau site de la région.

Un salar, ou désert de sel, est un lac superficiel dont les sédiments sont essentiellement constitués par des sels (chlorures, sulfates, nitrates, borates, etc). Les sels précipitent sous l'effet d'une forte évaporation, qui sur un long délai est toujours plus importante que l'alimentation ou arrivée d'eau dans le bassin. Le terme salar est utilisé en Amérique du Sud. La formation d'un salar est le résultat d'un long processus pendant lequel les sels vont s'accumuler parce qu'ils ne sont pas drainés vers l'extérieur du bassin (vers les mers et océans), c’est-à-dire par le caractère hydrologiquement fermé du lac. Ce processus est généralement lié à la présence d'un climat aride avec des taux élevés d'évaporation. Les salars sont très fréquents dans des climats arides comme le sud-ouest de la Bolivie, le nord du Chili, et le nord-ouest de l'Argentine. On en rencontre aussi en bien d'autres lieux désertiques de la planète.
De ces salars on extrait principalement du salpêtre ou nitrate de potassium, de l'iode, du lithium, et du chlorure de sodium (sel commun). Depuis quelques années, les salars (en particulier ceux de Bolivie) sont très convoités en raison de leur richesse en lithium, métal indispensable à la réalisation des accumulateurs électriques les plus répandus (ordinateurs portables, téléphones mobiles etc...)
Le plus grand Salar est celui d'Uyuni en Bolivie (10 600 km², puis les Salinas Grandes en Argentine (8 900 km²), le Salar d'Atacama n'arrivant qu'en sixième position avec 3000 km².

Le volcan Licancabur et la cordillère des Andes

Le Licancabur qui culmine à 5916m, est un volcan au pied de San Pedro d'Atacama à la frontière du Chili et de la Bolivie. Son cratère abrite un lac, gelé en hiver, où des organismes vivants ont été découverts malgré les conditions de vie très défavorables. La première ascension a été faite en 1884. La voie d'ascension la plus facile se trouve du côté bolivien car il y a des mines côté chilien, vestiges de la guerre entre le Chili et la Bolivie pour l'accès au Pacifique. On ne se promène pas comme on veut dans cette région. Le Licancabur domine tout le désert d'Atacama, et fait partie de la Cordillère des Andes, qui traverse la région. Deux volcans sont encore en activité dans cette partie de la cordillère, le Lascar et un autre dont je n'ai pas pu retenir le nom, et ils crachent tous deux des fumerolles visibles de San Pedro.
La cordillère des Andes est la plus grande chaîne de montagnes du globe, orientée nord-sud tout le long de la côte occidentale de l'Amérique du Sud. Longue de 7 000 km, elle mesure entre 200 km et 700 km de large (entre le 18 et le 20° de latitude Sud), pour une altitude moyenne de 4 000 m. Elle débute au Vénézuela au nord puis se dirige vers le sud en traversant la Colombie, l'Equateur, le Pérou, la Bolivie, le Chili et l'Argentine.
Les Andes sont également la plus haute chaîne de montagnes en dehors de l'Asie. Le sommet le plus élevé est l'Aconcagua qui culmine à 6 962 m d'altitude. De nombreux sommets sont des volcans qui sont parmi les plus hautes montagnes sur Terre après celles de l'Himalaya en dépassant 6 000 m d'altitude.
Le terme cordillère vient de l'espagnol cordillera, signifiant « corde ». L'origine du mot « Andes » vient du quéchua anti qui désigne les habitants d'une zone montagneuse, mais couverte de végétation tropicale, située au nord-est de Cuzco (Pérou). Les Andes ont longtemps désigné en espagnol cette région spécifique, avant de recevoir son sens actuel.

La cordillère divise le continent sud-américain en deux bassins-versants très inégaux. Le versant occidental débouche directement sur le Pacifique alors que le versant oriental donne naissance à des cours d'eau dont les confluences successives aboutissent à de grands fleuves comme le Rio de la Plata en Argentine, l'Orénoque au Venezuela et surtout l'Amazone qui prend sa source dans les Andes péruviennes sous le nom de Maranon.
Elle constitue la frontière naturelle entre le Chili et l'Argentine. C'est d'ailleurs en Argentine que se situe l'Aconcagua, point culminant de cette chaîne montagneuse et du continent américain.
Les Andes font environ 200 kilomètres de large en moyenne, excepté au niveau de la flexion bolivienne où elle atteint 640 kilomètres de large. Les îles d'Aruba, Bonaire, et Curaçao, se situant dans la mer des Caraïbes au large de la côte vénézuélienne, représentent les sommets submergés de l'extrême limite septentrionale de la chaîne andine.

Le climat des Andes varie grandement selon l'emplacement, l'altitude et la proximité de la mer. La partie méridionale est pluvieuse et fraîche, tandis que les Andes centrales sont arides. Le climat peut parfois changer radicalement sur des distances relativement faibles.
Les Andes arides s'étendent du désert d'Atacama jusqu’à la région du Maule, les précipitations sont plus sporadiques et l’amplitude thermique élevée. Les Andes humides jouissent d’un climat plus tempéré aux précipitations plus régulières.
Dans les Andes du Centre et du Sud (Pérou, Bolivie, nord du Chili et nord-ouest de l'Argentine), la zone végétale est appelée la puna, qui pousse sur l'Altiplano. Vaste plateau d'altitude, l'Altiplano s'étire à 4 000 mètres entre la Cordillère orientale et la Cordillère occidentale. Les Indiens y cultivent la pomme de terre, le blé et l'orge. Le maïs, lui, ne pousse plus à 3 500 mètres. Au bord du lac Titicaca, les indiens Aymaras cultivent les totoras, sortes de roseaux avec lesquels ils construisent leurs villages flottants et leurs embarcations. Pour leur consommation de viande, ils élèvent des cochons d'Inde, des moutons, des lamas et des alpagas.

samedi 18 septembre 2010

des lamas par ci, des lamas par là

Le lama est un camélidé domestique d'Amérique du Sud. Avant le débarquement des Espagnols sur le continent sud-américain, le lama y était le seul animal domestique. Utilisé comme bête de somme, il était aussi très prisé pour sa fourrure et sa viande, sa charge maximale étant d'une vingtaine de kilos, il ne peut être monté. À l'origine, les lamas n'étaient pas cantonnés à la partie du continent américain située au sud du canal de Panama comme ils le sont de nos jours. On en a découvert de nombreuses traces dans la région des montagnes rocheuses ainsi qu'en Amérique centrale dont certains beaucoup plus grands que les spécimens actuels.
Le lama s'exprime par toute une gamme de sons, qui peuvent traduire la tristesse, la mise en garde de ses congénères contre un danger supposé, l'hostilité vis à vis d'un rival, voire (pour les mâles) la satisfaction sexuelle. Il crache pour sa défense (très rarement sur l'homme, plus souvent sur ses congénères). Ce crachat est constitué, dans les cas graves, de régurgitations gastriques visqueuses; plus fréquemment, d'une sorte de nébulisation salivaire qu'il projette sur l'objet de sa colère. Le lama est un animal qui rumine mais n'est pas classé parmi les ruminants.

Il a été domestiqué par les Atacaméens, et encore aujourd'hui, les habitants de l'Altiplano en font l'élevage. Il est utilisé pour sa laine et sa viande.

un produit local, le fruit du chanar

Le chanar est un arbre dont le fruit a la croûte jaunâtre et douce, et est comestible. Son bois est adapté pour la menuiserie de gros oeuvre, et pour le charbon et le bois de chauffage. Il a une tige dressée, lorsqu'elle est cultivée isolément, mais comme il pousse dans les fourrés d'arbustes. Il peut atteindre 3 à 10m de hauteur avec un tronc qui peut dépasser 40 cm de diamètre. Le feuillage est abondant et verdâtre. Le tronc a une croûte épaisse traversé par des sillons de profondeur moyenne qui lui donnent une texture rugueuse. Le fruit est une boule charnue, sucrée et comestible, dotée d'un noyau central important. Il est utilisé en sirop de façon médicinale, ou pour confectionner des desserts. On en trouve essentiellement en Argentine et au Chili.
A San Pedro, j'en ai mangé préalablement grillé, toéfié. Il n'y a pas grand chose à manger sur le fruit, et la chaire pâteuse comme la datte, est sucrée mais n'a pas beaucoup de goût. Le sirop, quant à lui, est de consistance épaisse, et très sucré, au goût indéfini mais pas désagréable.

les Atacaméens, population originelle

Les Atacaméens (en kunza, se traduit par les habitants du territoire) sont une ethnie indigène qui habitait l'intérieur du désert d'Atacama. Ils occupaient les ravins et les vallées de ce désert, ainsi que les flancs de la Cordillère des Andes y compris toute la Puna de Atacama. C'était un peuple d'agriculteurs et d'éleveurs (lamas) qui réussit à utiliser les très maigres ressources en eau de l'endroit pour obtenir d'abondantes récoltes. De même que les Quechuas, ils créèrent un système de cultures en terrasses, dans le but d'empêcher l'eau de dévaler et d'éviter l'arrachage de la couche organique et fertile du sol. Leurs cultures furent variées: potiron, courges, pois, tabac (utilisé avant tout à des fins rituelles), figuiers de barbarie, maïs, et surtout pommes de terre et quinoa.
Ils engraissaient leurs cultures avec le guano des oiseaux de la côte, qu'ils transportaient à dos de lamas. Ils réalisaient aussi un commerce de troc avec les pêcheurs nomades Changos établis sur la côte; ils échangeaient ainsi leur viande principalement sous forme de viande salée et séchée au soleil, contre des fruits de mer et des poissons.
Les Atacaméens utilisaient les lamas comme animaux de charge et s'alimentaient également de leur viande et se vêtaient de leur peau et de leur laine. Ils protégeaient leurs agglomérations par des murailles construites en pierres, véritables forts appelés pucara.
Ils développèrent un important artisanat en céramique, et en outre, il furent le premier peuple qui commença à utiliser le minerai de cuivre et l'or. Les noms de leurs établissements subsistent à ce jour, comme les oasis de Quitor, etc., ainsi que l'un des plus importants centres de leur culture, l'oasis de San Pedro de Atacama.
Les descendants des Atacaméens vivent en grande partie sur les terres ancestrales, quoique très mélangés. Ils forment une partie de la population créole ou sont inclus dans le mélange complexe des Indiens appelés aujourd'hui Collas.
Leur idiome était le kunza, récemment éteint, encore que des mots de ce langage se maintiennent dans divers toponymes. Il subsiste aussi quelques mots dans le langage courant de la région.
Les Atacaméens croyaient en différents dieux, qui selon eux, habitaient les sommets du volcan Licancabur. Ils croyaient aussi en une vie après la mort, et c'est pourquoi ils enterraient leurs morts avec tout le nécessaire pour le long voyage qui les attendait.
Entre le 10e et le 13e siècle, ils employaient une céramique noire polie et utilisaient des tablettes pour aspirer des hallucinogènes avec des pipes fines en forme de figures sculptées d'hommes, de condors et de félins. L'usage des hallucinogènes, comme pour toutes les autres ethnies autochtone d'Amérique avant la conquête européenne, était purement rituel, c’est-à-dire que l'on pouvait consommer ceux-ci uniquement dans des situations très spécifiques, par exemple lorsqu'un chaman devait essayer de faire une divination et se mettre en contact avec les dieux. C'est du moins ce qu'ils croyaient.
Du 13e au 16e siècle l'influence de la civilisation inca laisse en témoignage la construction de forteresses ou pucara faites de pierres, entourées de murailles, avec des rues étroites et des habitations serrées.
San Pedro d'Atacama fut la principale oasis de la culture des Atacamaéens, et le centre de son développement culturel.

les banos de Puritama

Les Banos de Puritam

Situés à 3500 m d'altitude, à 28 km au nord de San Pedro d'Atacama, les banos de Puritama sont nichés dans un canyon verdoyant, au milieu du désert. On y accède par un chemin de pierre qui longe le pied de la falaise. Cette rivière d'eau chaude (l'eau est à 33,5° aujourd'hui), forme des petites piscines creusées dans la roches, dans lesquelles on peut se baigner. Des passerelles ont été aménagées pour passer d'une « piscine » à l'autre. Le cadre est splendide, puisqu'on est entouré de falaises abruptes de roche rouge, et sur les bords de la rivières poussent des « cola de zorro » (roseaux). La rivière fait des petites cascades, et dans ces endroits, la force de l'eau tourbillonnante fait l'effet de bains à remous très puissants. Des petits poissons nagent dans certains trous d'eau, sans crainte des baigneurs.

Quel bonheur de se baigner dans cette nature somptueuse, dans une eau pure et chaude, et de se sécher ensuite au soleil.

tous mes voeux de bonheur!

Aujourd'hui, 18 septembre 2010, je suis en pensée avec Véronique et Patrick qui se marient à Lyon. Je leur souhaite tout le bonheur du monde. Ici au Chili, on offre des petites figurines en terre cuite pour ce genre d'occasion. Je vous en envoie par photo interposée. Soyez heureux, et bienvenue à Patrick dans la grande famille des Bouysset!
Je vous embrasse très fort, ainsi que toute la famille qui est à vos côtés.

jeudi 16 septembre 2010

le difficile problème de l'eau

Pas de jardins à San Pedro et dans la région, tout n'est que terre battue. Pourtant des ruisseaux venant des montagnes ont été canalisés, passant notamment devant la pucara de Quitor. Mais est-ce suffisant? Aujourd'hui, le village est privé d'eau depuis 4h de l'après midi. Il paraît que ça arrive souvent, tout le temps en été. Je ne comprenais pas vraiment le rationnement en eau chaude pour les douches, ni la question du papier qu'on ne jette pas dans les toilettes, mais dans une poubelles prévue à cet effet à côté des WC. Une Chilienne a commencé à m'éclairer en me parlant des difficultés en approvisionnement en eau de tout le nord du pays, et du retraitement des eaux au maximum, qui ne permet pas de jeter du papier. Ma curiosité sur le sujet m'a entraînée à trouver un article que j'ai mis en fin de blog et que je vous invite à lire si le sujet vous intéresse.

j'ai traversé le tropique du capricorne!

Les tropiques sont deux lignes imaginaires du globe terrestre, parallèles à l'équateur, dont elles sont séparées de part et d'autre de 23° 26' de latitude : le tropique du Cancer au Nord, et le tropique du Capricorne au Sud (les noms de Cancer et Capricorne ont été attribués selon la position du Soleil dans le zodiaque).L'emplacement exact des tropiques varie avec l'inclinaison de la terre sur son orbite.
À proximité de l'équateur, on rencontre le plus souvent un climat avec des températures élevées et des précipitations abondantes toute l'année : c'est le climat équatorial. En revanche, près des tropiques (Cancer ou Capricorne), l'année est souvent marquée par une saison sèche et une saison des pluies, donc des précipitations variables, alors que la température est élevée tout au long de l'année, ce qu'on qualifie de climat tropical.

Cependant, les vents dominants, les courants marins, la présence ou pas d'une masse continentale importante ont une telle influence sur le climat d'une région donnée que l'on observe de nombreux endroits où, bien que l'on soit au niveau d'un tropique, le climat n'est pas tropical (par exemple le centre de l'Australie ou du Sahara, où il n'y a pas de saison des pluies) ; et des régions où le climat est "tropical" sans que l'on soit sous les tropiques (c'est le cas du Kenya, pays situé sur l'équateur mais dont l'essentiel du territoire a un climat nettement tropical).

Ainsi le désert d'Atacama est traversé par le tropique du capricorne, mais son climat n'est pas franchement marqué par des saisons: il ne pleut jamais!

La ligne est imaginaire, mais formalisée par un poteau au bord de la route. On le prendrait plutôt pour une antenne de télévision! Par contre de nombreux visiteurs ont marqué leur passage en formant des petits kerns (montagne de cailloux). Je ne suis pas allée jusque là. Je me contente d'enlever les cailloux dans les jardins de mes amis!

contrôle routier en plein désert d'Atacama!

Alors que nous revenions des geysers, par des pistes épouvantables, avec personne à l'horizon sur des kilomètres, au milieu de nulle part, nous avons aperçu une voiture arrêtée en plein désert. Il s'agissait de la police de la route qui faisait un contrôle routier! Il faut le faire quand même! Je me demande quel doit être leur rendement!

les geysers del Tatio: c'est le pied (dans l'eau)!

Ce matin, lever à 3h30 pour aller voir les geysers del Tatio. Nous avons emprunté de nuit des pistes de terre, sans voir où nous allions, pendant plus de deux heures (on roulait au maximum à 60 km à l'heure), dans un froid glacial, et ce malgré une tenue plus qu'adaptée (cf photos). Et au lever du soleil, nous avons été récompensés.

Les geysers del Tatio se trouvent dans la cordillère des Andes ,sur l'altiplano, à 4 280 m d’altitude au pied des volcans Tatio et Linzor (5610m) et du Cerro Linzor (4380m). Ils sont situés à 90 km au nord de San Pedro de Atacama. Avec près de 80 geysers actifs, El Tatio est le plus grand site de geysers de l'hémisphère sud, et le troisième par sa taille après celui du parc de Yellowstone aux USA et un autre en Russie. Malgré le nombre important de geysers, ceux-ci ne sont pas très hauts. L'éruption la plus haute atteint tout au plus 10 mètres. La hauteur moyenne des éruptions est de 75 centimètres. Mais il ne faut pas trop s'approcher, car les vapeurs contiennent de l'arsenic, et si on les respire intensément (en mettant la tête dessus), on peut en mourir (c'est ce qui est arrivé à un touriste qui voulait faire la photo de sa vie!). Le site s'étend sur une trentaine de km², que l'on parcourt à pied au petit matin, lorsque la différence de température (le chaud-froid favorise l'évaporation) permet d’admirer la formation des cheminées de vapeur. La nuit, il peut geler jusqu’à –20°C, et il faisait -10° quand on y était.

On peut se baigner dans une "piscine" en ciment remplie par les eaux des geysers une fois quelles se soit refroidies en coulant sur le sol. J'y ai trempé les pieds, parce que bien que l'eau soit chaude, l'air était toujours très froid. Cela constituait un contraste vestimentaire surprenant comme vous pouvez en juger photos). Beaucoup de touristes se baignaient, mais je ne sais pas comment ils faisaient. A cette altitude l'eau bout vers 85°C, et les chauffeurs font cuire des oeufs durs en 12mn dans les geysers. Ils font aussi chauffer de l'eau et du lait pour le petit déjeuner. Je vous jure que l'oeuf est très chaud et bien cuit, et le café chaud! D'ailleurs j'avais tellement froid aux mains que pour les réchauffer j'ai mis deux oeufs durs dans mes gants. Ca a fait rigoler les Brésiliens, mais c'était très efficace.

la vigogne, animal emblématique de la cordillère des Andes

Lors de notre périple aux geysers de Tatio, nous avons pu croiser de nombreux troupeaux de vigognes, pas si farouches. La vigogne est un mammifère sud américain qui vit sur les hauts plateaux de la cordillère des Andes (3500 à 5800 m). Elle fait partie de la famille des camélidés (plus petit des camélidés).

Elle possède un cou long et musclé et un museau fin, et des pattes longues et effilées. Ses incisives inférieures sont très longues et poussent continuellement, comme chez les rongeurs. Son dos, son cou, sa tête et le devant de ses pattes sont de couleur fauve, contrairement à sa poitrine et au derrière de ses pattes qui eux sont de couleur blanche. Son pelage est constitué de la fibre particulièrement fine (parmi les fibres naturelles seule la soie est plus fine). Son poitrail s'orne de longs poils blancs qui peuvent mesurer jusqu'à 30 centimètres de long.

La toison de la vigogne est constituée de fils particulièrement fins (12 microns de diamètre) qui permettent de tisser une étoffe de très haute qualité procurant une excellente isolation au froid. Ce tissu, qui ne peut être fabriqué que manuellement, est utilisé pour l'habillement de luxe (il est plus cher que l'alpaga). Les Incas tondaient autrefois les vigognes pour fabriquer des livrées impériales. Le cachemire semble rêche en comparaison du tissu obtenu, qui n'est pas teint pour préserver sa douceur. Plusieurs couturiers utilisent désormais ce tissu ce qui constitue une véritable aubaine pour les villageois qui vendent la laine des animaux qu'ils gardent et tondent.

La vigogne passe la plus grande partie de sa journée à se nourrir, réservant la nuit à la rumination. Elle est très bien adaptée aux déplacements; ses pattes longues et fines, ses doigts écartés et ses membres rapprochés du centre de gravité lui permettent de courir jusqu'à 40 kilomètres à l'heure sur un terrain caillouteux aussi vite que les 4/4. Son long cou, il lui sert de balancier pour la stabiliser durant la course.
La vigogne est herbivore et se nourrit uniquement de graminées ainsi que d'autres plantes herbacées (la para brava, qui sert aussi à la fabrication des toits des maisons locales, ou le cachyuyo)). Après l'arrivée des Espagnols en 1532, l'homme, aidé du chien, a contribué à décimer l'espèce pour sa peau. Alors qu'il y avait 1,5 million de vigognes à l'époque des Incas, leur nombre a chuté d'une façon dramatique jusqu'à ce qu'il n'en reste presque plus, en 1965. Depuis cette date, la loi interdit la chasse de la vigogne, qui n'a donc officiellement plus rien à craindre l'homme.Aujourd'hui on compte 40 000 vigognes dans la cordillère.

mercredi 15 septembre 2010

les lagunas Miscanti-Miniquès

Pour s'y rendre, il faut suivre une piste qui monte dans la montagne à 4200m (le Pic Blanc, sommet le plus élevé de l'Alpe d'Huez est à 3800m. Nous passons alors de la plaine et des salars à l'atiplano, qui monte jusqu'à 4800m. Après ce sont les hautes montagnes qui peuvent monter jusqu'à 6000m sans problème. Dans cette steppe sauvage, au pied des volcans, surgissent soudain deux lacs magnifiques couleur émeraude.

Dans cette région de l'altiplano, les populations locales ont une double activité de culture (maïs, quinoa, pommes de terre, haricots) et d'élevage (lamas,...). Nous avons mangé au village de Socaire une soupe faite avec les légumes du cru qui était excellente. Les cultures sont en terrasses, et on pratique le brûlis pour enrichir la terre.

Au retour, nous avons pu assister au premier arrivage de matériel vers la futur station astronomique qui va installer des téléscopes radio. Le matériel est impressionnant. c'est une opération menée conjointement par la NASA, la France et le Japon.

la laguna Chaxa

Au coeur du salr d'Atacama, une réserve naturelle nationalepermet d'admirer dans un silence étonnant, trois espèces de flamands roses. Le flamant de James est le plus petit( 60 000 volatiles). Le flamant rose chilien (100 000 exemplaires) a la queue noire, et un système de filtration qui lui permet de se nourrir sans se déplacer. Le flamant rose des Andes (40 000 spécimens) a la queue rose, et doit filtrer le plancton en faisant une sorte de danse sur lui-même. c'est très beau à voir. Ils se nourrissent d'une sorte de crevette de 1 centimètre de long appelée "Artemia Salina".

La lagune s'est créée au cours de plusieurs millions d'années. A l'origine c'était un immense lac, et toute la région d'Atacama était verdoyante. Puis, avec l'apparition des chaînes de montagnes, petit à petit l'eau de ce lac s'est évaporée,laissant des dépôts de sels. ces derniers sont cassées par les pluies rares qui descendent des sommets alentours. Contrairement aux lacs de sels qui reçoivent plus de pluie et qui ont une morphologie plate (salar d'Uyurini ou salinas grandes en Argentine), le Salar d'Atacama est tourmenté, comme un glacier soulevé par une pression venant de l'intérieur.

La vie existe dans ce désert, sous forme de plancton, mais aussi d'insectes, de lézards (on en a vu un magnifique), et bien sûr de flamands roses. Les flamands roses ont un bec qui leur permet de filtrer le plancton d'une part, mais aussi le sel de l'eau paraît-il. C'est ce qui explique qu'ils puissent vivre dans une région aussi hostile où le soleil est redoutable, car il produit une double réverbération avec le sel. Crème solaire impérative!

le salar de Atacama

Le salar est un désert de sel immense (320 000 km²), à 2300m d'altitude, qui s'étend sur plus d'une centaine de kilomètres, entouré d'une part par la cordillère des Andes à l'est et par une autre chaîne de montagnes à l'ouest. C'est le plus grand salar du Chili. Entre les lagunes, des croûtes de sel complètement tourmentées, vaguelettes rugueuses pétrifiées, forment un relief unique qui, sous l'effet des vents de sable, prend des teintes ocres, roses ou beiges.

On le visite en plusieurs fois, car de nombreux phénomènes naturels font l'objet des excursions, dont notamment la laguna Chaxa et les lagunas Miscanti-Minique.

des Brésiliennes bien sympathiques

Les excursions sont d'excellents moyens de rencontrer des gens de toutes nationalités. Aujourd'hui, j'ai visité la lagune de Cejar avec Iara et Silvana deux brésiliennes de Belo Horizonte, qui ne parlent que le portugais et quelques rares mots de Français. Mais il est très facile de se comprendre quand on écoute bien les gens et qu'on a une idée du sujet évoqué. Une fois l'excursion terminée, nous nous retrouvons au café de la plaza, pour boire un verre et faire des photos amicales avec Mafalda. Elle sont dingues de Mafalda, et c'est une fois de plus ce qui m'a permis d'engager la conversation. Elle est pas belle la vie?

mardi 14 septembre 2010

le désert d'Atacama

Dunes de sable, roches sculptées par l'érosion, salines, geysers, sommets enneigés, petits villages, steppe,vigognes et flamands roses sont les trésors de cette région immense qu'est le désert d'Atacama.

Aujourd'hui, première visite dans le désert d'Atacama. On dit que c´est l´endroit le plus sec du Monde. Il évoque avec justesse une aridité absolue, un ciel bleu imperturbable et une chaleur écrasante. Il n'y pleut que 50mm de pluie par an. On aurait relevé 8mm de pluie par an à Arica, ce qui n'est atteint nulle part sur la planète. C'est un désert d'abri coincé entre la fosse océanique d'Atacama et la cordillère des Andes. Tenu à l´écart des brises océaniques par la cordillère de Domeyko à l´Ouest, alors qu´à l´Est la cordillère préaltiplanique l´isole de la fonte des glaciers andins, cette région ne reçoit virtuellement aucune précipitation. On dit que certaines personnes n´ont vu la pluie qu´à la télévision. Je pense que c'est quand même exagéré.

Le désert d'Atacama est riche en lithium et en minerais de cuivre et de fer, ce qui lui donne ces couleurs si chaudes et changeantes au coucher du soleil.

C'est dans ce désert « extraterrestre » que la NASA a testé de petits véhicules avant que ces derniers aillent explorer Mars. Le droïde, monté sur quatre roues et baptisé Zoé, a trouvé des colonies de bactéries et des lichens sur deux sites distincts de ce désert qui présente la plus faible densité d'activité organique de la Terre.

La première visite organisée m'a permis d'approcher en partie la vallée de la Mort et la vallée de la lune.

Les anciens appelaient la vallée de la Mort la vallée de Mars (Marte). Cette dernière avait son pendant, la vallée de la lune. Mais Paige, l'explorateur qui a fait connaître la région, a mal compris, et a cru que c'était la vallée de la Mort (Muerte). Depuis, le nom est resté.

La vallée de la lune est une merveille géologique. Des vents permanents et des averses saisonnières ont sculpté la pierre cabossée de cet ancien lac gigantesque, pour en faire le paysage lunaire que l'on peut admirer aujourd'hui. D'où son nom de vallée de la lune, et non parce que, comme je le croyais, on y avait une lune exceptionnelle! Les roches sont veinées d'oxydes de fer rouges et orange ou ornés de crêtes épaisses de sel.

Les immenses dunes de sable sont devenues le lieu de prédilection des surfeurs, qui montent à vélo de San Pedro avec leur planche sur le dos. Pour information San Pedro est à 2500m d'altitude, et il y fait une chaleur sèche mais terriblement traître. Il faut être fou pour faire ce qu'ils font.

Nous avons marché pendant 40mn dans le sable pour arriver au coeur de la vallée de la lune. Marcher dans le sable est épuisant. J'ai bien pensé à Bernadette qui fait ça si souvent. Je remercie François et Cathou de m'avoir entraînée cet été dans les Pyrénées, ça a été bien utile! J'ai assisté au coucher du soleil sur le désert et sur la cordillère,qui changent de couleur par étape. C'était superbe.

Puis nous avons visité une grotte de nuit, alors je ne peux pas vous en dire grand chose vu qu'on y voyait rien. Mais par contre quand on en est ressorti, nous avons pu admirer un ciel magnifique et plein d'étoiles. je comprends que la NASA, la France et le Japon aient choisi Atacama pour installer leurs futurs téléscopes.

le bicentenaire du Chili

Le jour de l’indépendance chilienne célèbre l’arrivée au pouvoir le 18 septembre 1810 de la Première Junte Nationale de Gouvernement, constituée de notables locaux, qui remplaça l’administration coloniale. Ce ne fut qu’après la Guerre d’indépendance face aux loyalistes, que le Chili fut déclaré officiellement indépendant le 5 avril 1818.

S’en suivit la constitution d’une république, qui sera marquée par quelques coups d’Etat, dont le dernier, tristement célèbre, celui du général Augusto Pinochet le 11 septembre 1973.

Je reste au Chili jusqu'au 18 septembre pour assister à cet évènement.

la fête nationale du Chili et les quiches de Viviana

La fête nationale du Chili sera le 18 septembre, jour du mariage de Véronique. Mais les festivités ont déjà commencé. Cette année est particulière car ils fêtent le bicentenaire du Chili. Tout le pays est décoré de banderoles, calicots, et autres décorations en papier crépon aux couleurs du drapeau national (bleu blanc rouge). Les voitures arborent des petits drapeaux sur les capots. Et aujourd'hui à San Pedro, les écoles défilaient en uniforme, comme on le faisait au Gabon pour le jour de l'indépendance, au son des trompettes et tambours des fanfares locales. ici on aime beaucoup les drapeaux et la musique.

Hier soir, j'ai fait la connaissance de Viviana qui tient un salon de thé à San Pedro et fait des quiches excellentes. C'est elle qui m'a dit qu'aujourd'hui il y avait le défilé, son fils de 4 ans était de la partie, en costume local. Viviana a épousé Philippe, un Français de Cahors, très sympathique, dont j'ai fait la connaissance tout à l'heure. Viviana est une excellente cuisinière, et sa spécialité ce sont les quiches, vraiment délicieuses.

le climat à San Pedro de Atacama

Merci le guide du routard pour tous tes renseignements précieux, grâce à toi je suis correctement équipée pour affronter les nuits de San Pedro. S'il fait très chaud dans la journée, la température tombe dès le coucher du soleil, passant d'un 30° à 10° dans la soirée puis 5° dans la nuit. Pour dormir correctement, j'ai enfilé 3 paires de chaussettes, deux pantalons, trois sous-pull (merci Louise, le tien est le plus efficace), ma polaire, et ma veste goretex, sans oublier une paire de chaussette en guise de gants, et je m'enfile dans mon sac à dos. Il faut bien tout ça pour dormir correctement.

Dans le camping, il font eux-même les lessives pour 2€, ce qui évite de perdre du temps,ou de se faire voler ses affaires (mais qui voudrait de mes petites culottes?!). Les campeurs chiliens sont équipées de barbecues transportables, et quand ils campent, ils font des asados, et tout le monde se retrouve autour du feu.

La Pucara de Quitor

Pour se rendre à la Pucara de Quitor, j'ai loué un vélo, et j'ai fait les trois kilomètres sur une piste défoncée, en traversant deux fois la rivière qui a fait son lit sur la route. Dès 9h, la chaleur se fait sentir, et il ne faut pas oublier d'emporter beaucoup d'eau. Mais une fois arrivée à Quitor, la vue est superbe et domine la rivière San Pedro, et plus loin la gorge du diable (garganta del diablo). L'histoire tragique de ce site archélogique est très bien expliquée.

Occupée il y a 11 000 ans par des éleveurs nomades puis sédentaires, le village était une forteresse (pucara) en vue d'assurer leur sécurité, et donc fondée sur une butte stratégique. Situé à 3 km de San Pedro, il est construit sur une falaise d'un côté, et protégé par un mur de l'autre. La forteresse a été construite au XIIe siècle par les Atacamenos (peuple d'Atacama), puis renforcé durant l'occupation Inca. Mais en 1540, elle a été attaquée et anéantie par les Espagnols, qui ont assassiné 800 personnes. Cela a marqué la fin d'une culture.

San Pedro d'Atacama, village en terre du bout du monde

Me voilà arrivée sous un soleil de plomb à San Pedro de Atacama, village de terre battue de 2000 habitants, perdu en plein désert d'Atacama. Les maisons en adobe (briques de terre et de paille cuites au soleil), donnent l'impression d'être en plein western. Le village a été classé « zone typique », ce qui a permis de protéger son architecture. Les routes en terre battue sont arpentées par une population typée du nord du Chili, qui se mélange aux touristes routards ou des randonneurs en quête de paysages enchanteurs. Les rues ne sont pas goudronnées pour préserver le village. Mais on les asperge d'un produit qui empêche que la poussière ne se développe partout. Ici, tout est simple, et tranquille. Et pourtant les affaires vont bon train avec 40 agences de voyage. La première chose à faire en arrivant est de trouver l'agence de voyage qui va organiser pour vous les différentes excursions au départ de San Pedro. Les prix varient d'une agence à l'autre, et il faut passer plusieurs heures pour faire son choix, et ne pas hésiter à négocier, la différence est de plusieurs dizaines d'euros.

Le temps de faire le tour des agences, la nuit est venue, et le froid est tombé d'un seul coup. Je me suis réfugiée dans un café pour manger un plat chaud et j'ai été très chaleureusement accueillie par Viviana, qui tient une sorte de salon de thé. Elle fait des quiches délicieuses et originales. En discutant avec elle (en Espagnol!), j'ai appris qu'elle avait épousé un Français de Cahors, qui tient ce salon avec elle. Imaginez vous que lorsqu'elle a accouché, elle est allée à Antofagasta, une ville éloignée de plusieurs heures de San Pedro. La ville la plus proche, Calama, est à une heure et demi en bus. C'est vraiment le bout du monde.

Ici, il ne pleut que quelques jours par an, en janvier et février. Le reste du temps, il fait beau. Le village est ravitaillé en eau par ces pluies, et par les neiges (par éternelles!) de la Cordillère. Alors c'est un bien précieux à ne pas gaspiller. D'ailleurs ici comme sur l'île de Pâques et à Valparaiso, j'ai constaté que les chambres d'hôtes et les campings ne fournissent de l'eau chaude que de 8h à 10h le matin et de 8h à 10h le soir. Alors il faut tomber sur le bon créneau, sinon la douche peut être très froide, j'en ai fait l'expérience à mon arrivée à Valparaiso.

A San Pedro, les horaires sont espagnols. Les agences de voyage sont ouvertes jusqu'à 21h, et les cafés plus tard.

Demain, je commence mon périple par un tour à bicyclette dès 8h, pour éviter les grandes chaleurs. Alors il vaut mieux bien dormir cette nuit. Camper à San Pedro, c'est l'aventure!

lundi 13 septembre 2010

vive l'accueil océanique!

Quand un voyageur descend de l'avion à Rapa Nui, il est accueilli avec un collier de fleurs, et à son départ avec un pendentif représentant un petit moaï, ou un collier de coquillages. Ils savent recevoir. J'ai assisté à la confection des couronnes de fleurs. C'est travail long et minutieux, pour une couronne si éphémère! Il faut une longue tige de végétal qui va servir de fil. Puis on prend des fleurs (par exemple les magnifiques fleurs d'acacia qui poussent dans toute l'île), on ouvre la fleur, retourne le pistil, et l'insère dans le fil végétal. L'opération se répète jusqu'à former un collier superbe. Plusieurs fleurs sont utilisées, rouge, blanches, mauves, ou des feuilles de différentes couleurs.

Certaines fleurs blanches sont fixées sur un petit pique, et la fleur est alors fixée dans les cheveux.

Cela devrait donner des idées à Didier pour ses cours d'art floral!

dimanche 12 septembre 2010

l'île de Pâques, parlons en!

L’île de Pâques (en espagnol Isla de Pascua, en langue rapa nui Rapa Nui « la grande Rapa »), isolée dans le sud-est de l’océan Pacifique, est particulièrement connue pour ses statues monumentales, les moaïs, et son unique écriture océanienne, le rongorongo.

C'est l'une des terres les plus isolées au monde. Elle se trouve à 3 700 km des côtes chiliennes et à 4 000 km de Tahiti. L’île habitée la plus proche est Pitcairn à plus de 2 000 km à l’ouest. Elle est de forme triangulaire, environ 23 km dans sa plus grande dimension, et couvre 162 km². Le plus haut point de l'île à 507 mètres d'altitude est le Maunga Terevaka. Il y a trois lacs d'eau douce dans des cratères volcaniques (Rano) : Rano Kau, Rano Raraku et Rano Aroi mais aucun cours d'eau permanent.

L'île est d'origine volcanique avec trois cônes principaux éteints. Le Maunga Terevaka forme la plus grande superficie de l'île. Les monts Poike à l'est et Rano Kau au sud lui sont reliés par des ponts de débris d'éruption et donnent la forme triangulaire de l'île. Les pierres principales sont les pierres de lave. Avec environ 40000 visiteurs par an, le tourisme est devenu la ressource principale de l’île.

Des Polynésiens, sur des pirogues à balancier ou bien sur des catamarans offrant plus de charge utile, seraient partis des îles Marquises (situées à plus de 3 200 km) ou bien des îles plus proches des Tuamotou (Mangareva, à 2 600 km) ou de Pitcairn (située à 2 000 km), et auraient peuplé l'île vers les années 1200. Une reconstitution effectuée en 1999 à partir de Mangareva sur des embarcations polynésiennes a demandé 17 jours de navigation. L'île resta plus de 700 ans coupée du monde extérieur. Elle fut visitée par le premier Européen, le navigateur néerlandais Jakob Roggeveen, le jour de Pâques, le 5 avril 1722, et comptait alors près de 4 000 habitants. Elle fut annexée par l’Espagne en 1770 et devint une possession chilienne en 1888.

Les premiers migrants avaient réussi à construire, à partir de ressources assez limitées, une société technologiquement avancée. Ils avaient dressé des centaines de statues. Les importantes ressources en arbres dont ils disposaient le long de la côte furent épuisées en quelques siècles. Dès les années 1500 à 1600, l’île aurait perdu la majeure partie de sa végétation ; l'agriculture souffrant alors de l'érosion des sols. On suppose que les habitants auraient subi les effets des luttes tribales ; à partir de cette époque la construction des statues et des plateformes cérémonielles diminua considérablement. Puis les maladies apportées par des nouveaux venus (européens) et les déportations (l'esclavage pratiqué par les blancs) réduisirent encore la population

D'autres interrogations portent sur la découverte des plaquettes de bois couvertes de signes (les plaquettes Rongo-Rongo) qui restent indéchiffrables malgré de tentatives nombreuses. Ces plaquettes ajoutent au mystère de l’île de Pâques car elles sont uniques dans la sphère culturelle polynésienne. Ces pétroglyphes dont les répétitions de symboles (par exemple : oiseau-pénis-poisson-vulve-humain) ont été rapprochées des refrains traditionnels des hymnes généalogiques polynésiens (« les oiseaux ont copulé avec les poissons et ainsi ont été engendrés les premiers hommes »). L’origine des différentes vagues de peuplement est controversée (il semblerait, d'après les analyses génétiques, qu'ils soient d'origine polynésienne) mais il est acquis que la langue māori est austronésienne, avec toutefois des mots communs aux langues d'Amérique du Sud (par exemple « kumara », la patate que les pascuans sont allés chercher sur le continent).

Les maladies introduites par les explorateurs européens, comme la tuberculose et la syphilis, eurent pour conséquence une diminution régulière de la population. A quoi s'ajoute le rôle des marchands d'esclaves, de 1859 à 1863, organisèrent plusieurs raids et déportèrent environ 1500 insulaires. Frappée par des épidémies, la population diminua encore fortement durant les années 1860 et 1870, le nombre d'habitants tombant à seulement 111 en 1877.


Avec environ 40000 visiteurs par an, le tourisme est devenu la ressource principale de l’île. Depuis 1995, le patrimoine exceptionnel de l’île est protégé et inscrit au Patrimoine mondial de l'Humanité par l'UNESCO. Des parcs ou réserves naturelles, enserrent les zones des vestiges. La communauté rapanui veille jalousement sur les traces de son histoire et constitue un pouvoir parallèle au gouvernement officiel chilien, qui est bien loin!

Célèbre pour ses vestiges mégalithiques des Rapanui (premières civilisations pascuannes), le patrimoine archéologique de l'île comprend environ 900 statues de pierre (basalte), les moaïs, de 4 m de hauteur moyenne, et près de 300 terrasses empierrées au pied de ces statues, les ahû.

les pieds dans l'océan pacifique et la vie est belle

Deux grands moments dans une existence de Française: voir l'île de Pâques et mettre les pieds dans l'eau (froide!) du Pacifique. Ces deux rêves se réalisent dans une conjonction merveilleuse. Au coucher du soleil sur la seule plage (à ma connaissance) de l'île, plantée de cocotiers, et avec en toile de fond une rangée de moyas (ces statues fameuses), j'ai mis les pieds dans le Pacifique. Quel bonheur de se sentir appartenir à la terre, d'être en symbiose avec les éléments. Je suis à la fois très petite et très grande, sensation étrange et merveilleuse.

Car ici tout prend une autre dimension, et vous avez le sentiment d'être loin du monde, et en même temps au coeur du monde. Sur cette île étrange parsemée de volcans, les paysages rocailleux, les côtes déchiquetées et malmenées par des déferlantes perpétuelles et balayées par le vent, sont les gardiens efficaces de la culture d'un peuple éteint.

Dormir à la belle étoile dans un camping donnant sur la mer, saoulée agréablement par le bruit infernal du vent et des vagues se fracassant sur les rochers, et se réveiller au lever du soleil, dans un ciel flamboyant est un privilège donné à peu de gens. Et croyez moi si vous voulez, mais la nuit a été parfaite.

Même s'ils sont loin, ceux qui m'ont aidée m'accompagnent dans tous mes gestes. Je ne manque pas de penser à François Cathou Wanda et Hugues dès que j'utilise mon couteau. Les excellentes trouvailles de Louise m'accompagnent tous les jours (gant de toilette microscopique extensible, serviette de toilette au séchage ultra rapide, oreiller gonflable en velour, ...). Mon matériel me donne entière satisfaction, et je suis parée pour toutes les aventures.

Ma tente fait sensation au Chili, car ils ne connaissent pas encore les temps qui se déplient et replient toutes seules. Cela permet de nouer facilement le contact. D'ailleurs je sui devenue très copine avec Marta, la propriétaire du camping d'Hanga Roa, qui m'a demandé de faire des recherches généalogiques sur un ancêtre breton charpentier de marine à Brest et venu émigrer à l'île de Pâques. Elle m'a invitée à son asado (barbecue) de départ avant un périple qu'elle fera en Asie pendant deux mois. De tels voyageurs vous montrent qu'il n'y a pas que le travail dans la vie, et que certains savent parfaitement concilier travail, qualité de vie, et vie de famille. Une leçon à méditer!