Désert d'Atacama, 4 500 m d'altitude

jeudi 23 septembre 2010

Antonia, mon hôte pour une nuit sur l'île Amanti

L'île Amantani est située sur la partie la plus large du lac Titicaca. La population y parle d'abord quechua, et ensuite espagnol. Alors pour se comprendre, ce n'est pas si simple. A quatre heures de navigation de Puno, cette île sauvage est préservée. Ici, pas d'électricité, on vit à l'ancienne. Dès notre arrivée dans l'île, nous fûmes pris en charge par des familles qui nous logèrent. Avec Kristopher, un Belge qui ne parle ni Français ni Espagnol, j'ai été accueillie chez Antonia.

Antonia a un mari, dix petits-enfants, et six enfants, dont cinq vivent à Puno. Seul le dernier habite avec ses parents et les aide au travail des champs. C'est son rôle de cadet, selon la tradition. Antonia accueille des touristes dans sa maison, pour une nuit tout au long de l'année (c'est une sorte de bed and breakfast). Sa maison est située à flan de colline, et pour y aller, j'ai du plusieurs fois m'arrêter tant je crachais mes poumons (entre la grippe et la raréfaction de l'oxygène, les déplacements étaient coton!). On accède à sa maison par un chemin de pierre bien entretenu, bordé de part et d'autre de murets. A un moment, le muret de droite fait une encoche, c'est l'entrée. On traverse une petite parcelle de terre en terrasse, puis une courette qui sert de bergerie pour une poignée d'animaux. Ensuite, on accède à une autre cour dans laquelle sont affalées deux vachettes tenues par une ficelle. Enfin on passe devant les toilettes avant d'accéder à un escalier escarpé et en colimaçon qui mène à ma chambre et à celle de Christopher. Au rez-de-chaussée, il y a deux ou trois pièces dans lesquelles nous n'avons pas été invités à entrer. Je pense qu'ils ne veulent pas que l'on voit la façon dont ils cuisinent, même si je me suis proposée pour les aider.Les Péruviens sont beaucoup plus pudiques et discrets que les Chiliens.

Ici bien sûr, pas d'eau courante. Il y a un robinet sur une parcelle, d'où Antonia tire de l'eau à l'aide d'une énorme jarre en caoutchou (un pneu Goodyear réemployé). Au menu, de la soupe à chaque début de repas, des pommes de terre et du riz ou des oeufs? Pas de viande, ça doit être très cher. Tout est très bon, surtout la tisane de fin de repas, faite avec une herbe inconnue, mais à la saveur délicieuse.

Dans ma chambre, deux lits de roseaux, des draps et de grosses couvertures de laine bien chaudes, et un meuble de chevet qui a du servir de haut de buffet en d'autres temps. Le plafond est fait de sacs de riz ou de blé cousus. Le plancher est en bois brut, la porte d'entrée en tôle. Un petit fenêtron apporte la lumière et isole bien du vent, un peu moins du froid. Heureusement un pot de chambre a été gentiment posé sous le lit, pour éviter de se casser la figure dans le fameux escalier, ou de se les geler dans les WC dans la cour, si une envie pressante nous venait dans la nuit. Cela m'a rappelé la belle époque de la Taupinière, quand notre maison en était à peu près au même point.

Un détail, ici tous les gens sont petits. Avec tes 1,49m, maman, tu dois être parmi les grands, ou en tous cas dans la moyenne. Cela explique que je me sois tapée à deux reprises dans le chambranle de la porte, ce qui n'a pas calé mon mal de tête!
A l'occasion de la fête de l'école sur la place du village, toute la population était réunie. Je n'ai pas trouvé plus de dix personnes plus grandes que moi.

Antonia cultive la terre avec son mari et son fils. Leurs productions sont essentiellement la quinoa, et la pomme de terre. Elle nous a montré un plant de quinoa, la façon dont on le plantait, le séparait de sa cosse, etc. C'était très intéressant. Antonia travaille aussi la laine, et nous a montré sa production de bonnets, gants, et couvertures. cette région est connue pour la qualité de son alpaga. Pour tricoter un bonnet à motifs, Antonia met un mois. Il faut dire qu'elle n'a pas que ça à faire de sa journée. Naturellement, j'ai acheté des bonnets, et je ne l'ai pas regretté, car en plus d'être jolis, le soir venu, ils ont été bien utiles.

Depuis mon arrivée au Pérou, j'ai vu beaucoup de personnes habillées en costume local.C'est encore plus vrai à Puno, ça l'était totalement sur l'île d'Amantani. Le costume des femmes est composé une paire de collants en grosse laine, d'un chemisier brodé aux manches mi-longues, d'une ou plusieurs jupes de laine épaisse qui tiennent bien chaude, de chandails tricotés maison, et d'un châle brodé porté sur la tête ou sur les épaules. Chaque vêtement est brodé finement de couleurs vives. Les couleurs des jupes indiquent l'appartenance aux communautés de l'île, mais je n'ai pas pu avoir beaucoup plus d'information. J'ai pu essayer les vêtements. Ils sont très confortables et parfaitement adaptés aux conditions de vie locale.

Pour remercier notre hôte de son accueil, nous avons offert quelques présents (tous mes citrons et mon sucre y sont passés), et je suis allée acheter du riz et du sucre à l'épicerie de la place pour faire un cadeau de départ. C'est ce dont ils ont le plus besoin.

2 commentaires:

  1. waaaaah !!! quelle description !!!
    ils ont l'air très gentils les gens là-bas !!!
    surout la dame de l'épicerie que tu as prise en photo !! les demoiselles ont des costumes magnifiques !!!
    je trouve super génial ce que tu as fait sur l'île !!
    j'ai du mal à y croire tellement ça me semble éloigné...
    tu dois vraiment vivre une aventure formidable !!

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  2. Comment avez vous découvert la dame Antonia? Christophe, c'est que vous avez dit?
    Dans sa maison vous avez vécu l'expèrience de la vie et comment le local vivre quotidienne. C'est unique.

    Fatima, du Brésil

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