Désert d'Atacama, 4 500 m d'altitude

mardi 21 septembre 2010

Flora Tristan, une figure Arequiéeenne

Flora Tristan est née en 1803 à Paris, et décédée décédée en 1844 à Bordeaux. Femme de lettre et militante socialiste et féministe française, elle fut l’une des figures majeures du débat social dans les 1840 et participa aux premiers pas de l’internationalisme.

D’origine franco-péruvienne, Flora Tristan prétendait descendre de l'empereur Moctezuma II. Elle était en réalité la fille d’un noble péruvien, Mariano de Tristàn y Moscoso, et d’une petite bourgeoise parisienne émigrée en Espagne, pendant la Révolution française, Thérèse Laisné. Ses parents furent mariés en Espagne par un prêtre réfractaire, mais son père, de retour en France, ne prit jamais le temps de régulariser son mariage. Il mourut peu après leur retour à Paris ; et ce coup du sort affecta l'existence de la jeune fille. Elle nota, dans Pérégrinations d’une paria, « Mon enfance heureuse s’acheva, à quatre ans, à la mort de mon Père ».

Flora Tristan et sa mère se débattirent avec d’insurmontables difficultés financières, qui précipitèrent, à 17 ans, le mariage de la jeune fille avec un graveur en taille-douce, André Chazal, chez qui elle était ouvrière coloriste. Riche, cet homme était très jaloux, médiocre et très violent. Elle parvint à s’évader d’une vie quotidienne où la femme était considérée comme une mineure incapable, par la lecture de Rousseau, Lamartine, et surtout Madame de Staël. L’échec du mariage fut total : femme battue, humiliée, séquestrée, elle réussit pourtant à le fuir, bien qu’enceinte de son troisième enfant. Malgré les menaces et les voies de fait de plus en plus graves, elle ne reprit plus jamais la vie commune.
En 1838, son mari la poursuivit et, d’un coup de pistolet lui perfora le poumon gauche. Il fut condamné à 20 ans de travaux forcés. Les juges n’accordèrent alors à Flora Tristan que « la séparation de corps» (alors qu’ils étaient déjà séparés depuis près de dix ans), mais lui refusa le divorce « faute d’éléments probants ». Ce drame poussa alors Flora Tristan à se battre, pour le restant de sa vie, pour le droit des femmes à divorcer.

Flora Tristan voyagea alors au Pérou,espérant se faire reconnaître par sa famille paternelle, mais à Arequipa, son oncle Pío de Tristán y Moscoso, noble péruvien, lui denia l'héritage de son père vue sa condition de « bâtarde ». La « paria » décida alors de rentrer en France après un court séjour à Lima, la capitale du pays. C’était un nouvel échec.
Elle essaya alors de mettre à l'affût ses talents d’enquêtrice sociale et d'écrivain. Ouvrière dans les filatures, les imprimeries mais aussi femme de lettres, militante socialiste et féministe, Flora Tristan participa aux premiers pas de l'internationalisme.

Pour répandre ses idées, elle s’embarque, en 1843 dans « un tour de France », le circuit traditionnel des apprentis compagnons. Son journal, publié posthumement, trace ses rencontres avec les femmes et les hommes ouvriers à travers la France. Elle n'acheva néanmoins jamais son voyage. Elle mourut prématurément de la typhoïde en 1844 à Bordeaux. « Aristocrate déchue, Femme socialiste et Ouvrière féministe », comme elle aimait à se désigner, son ouvrage majeur fut publié après sa mortsous le titre L’Émancipation de la Femme ou Le Testament de la Paria. Elle était la grand-mère maternelle du peintre Paul Gauguin.
La principale organisation pour la promotion féminine du Pérou se nomme Centro de la Mujer Peruana Flora Tristán et revendique « 25 años trabajando por los derechos de las mujeres » (25 ans de travail pour le droit des femmes).

1 commentaire:

  1. oulàlà !! cette dame n'a pas eu de chance !!
    se vie n'a pas dû être facile !!
    quel courage de s'être battu comme ça !!

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