Désert d'Atacama, 4 500 m d'altitude

vendredi 24 septembre 2010

Conflit social à Sicuani, les touristes en otage.

Cette nuit, ça a chauffé! Vers 21h, j'avais pris un bus confortable (cama) pour faire le voyage de nuit de Puno à Cuzco. On m'avait dit qu'on changerait de bus à Sicuani, mais sans que j'en sache plus, (et vu mon niveau d'Espagnol, même si on m'a expliqué, je n'ai rien compris). Avant l'extinction des feux, j'avais eu le temps de faire connaissance avec ma voisine de bus, charmante enseignante péruvienne qui allait rendre visite à sa soeur à Cuzco. Puis vers 3h du matin, en pleine campagne, le bus s'arrête, nous fait tous descendre, et récupérer nos bagages, et nous dit de partir dans la direction de la route. Devant nous, des camions à l'arrêt. La Péruvienne m'explique qu'il faut qu'on marche un kilomètre sur la route, pour rejoindre un autre bus. J'ai d'abord cru à un éboulement ou un accident de la circulation. Comme il y avait un petit triporteur pas loin, je l'ai réquisitionné pour l'équivalent de 3€, nous avons mis tous nos bagages dedans, et nous avons remonté toute la file des véhicules arrêtés, au milieu d'une foule noire et silencieuse qui marchait dans la nuit. Ca sentait l'exode version 1940. Et toujours pas d'explication. A un moment le triporteur a refusé d'aller plus loin, et nous avons à nouveau marché pendant cinq cent mètres avec armes et bagages, non plus au milieu de véhicules arrêtés mais de blocs de pierres, de carcasses de je ne sais quoi. Puis nous sommes arrivés dans une zone où il y avait un campement, avec des feux improvisés. Nous sommes rapidement passés devant et avons repris, deux cent mètres plus loin, un autre triporteur qui a slalomé entre les gravas pour nous emmener à une soit-disant station de bus où devait nous attendre un bus. Mais pas de bus à l'horizon. En fait il y avait un taxi qui accepta de nous conduire à Cuzco (2 heures de route) moyennant 3€ par personne. Heureusement que j'avais ma Péruvienne comme guide! Nous avons pris ce taxi, et vers 5h30 du matin, j'ai atterri à Cuzco. Je crois que je suis, avec la Péruvienne, la première du bus à être arrivée, et je pense qu'à l'heure actuelle, il y a peut-être encore du monde de bloqué sur place.

Après explication, il semblerait que le village de Sicuani ne soit pas satisfait de ses conditions sociales ou économiques, et ait bloqué la route (unique) qui mène de Puno à Cuzco. Cette route est un poumon vital pour le tourisme du pays. La situation dure, paraît-il depuis trois jours. Ce n'est pas la première fois que le procédé est utilisé, il y a eu des émeutes à Sicuani en 2008 contre les concessions électriques aux entreprises minières (si j'ai bien compris). Leur moyen de pression est radical, et ils l'utilisent régulièrement. En attendant, cela fait une nuit de plus sans sommeil.

A peine arrivée à Cuzco, je m'effondre sur le premier lit venu (de l'hôtel que j'avais réservé). Et quel bonheur au réveil trois heures plus tard de contempler la vue sur Cuzco. Tant pis si je ne visite pas tout, aujourd'hui, repos, je vais à mon rythme. Surtout que là aussi, ça grimpe!

1 commentaire:

  1. coucou !! ^^
    comment ça va ??
    oula la, je vois que tu as du galérer....
    surtout si tu n'avais pas compris...
    ça doit être stressant d'être perdu comme ça au milieu d'un pays étranger dont on ne parle pas la langue!
    en effet, heureusement que tu étais avec ta Péruvienne !!
    figure-toi qu'on a eu la grève ,nous aussi mais ça n'a pas pris pas cette ampleur bien sûr !!
    groooos bisous !!!
    tu vis de vraies aventures !!
    wanda

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