Désert d'Atacama, 4 500 m d'altitude

samedi 23 mai 2015

La consanguinité des Habsbourg fait office de modèle génétique

Ceci explique cela!

Des chercheurs de l'Université de Saint Jacques de Compostelle ont passé en revue l'arbre généalogique de 4.000 membres de la famille des Habsbourg entre 1450 et 1750 afin de déterminer le degré de consanguinité de certains individus. Leur étude met en avant le fait que cette famille, de par l'amplitude des données conservées, la stabilité de leur environnement et la durée sur laquelle elle peut être étudiée, constitue un modèle unique et précieux de consanguinité humaine. Ces données permettront de comprendre les conséquences de la consanguinité, notamment pour l'apparition des maladies génétiques rares.

La famille des Habsbourg a régné sur une bonne partie de l'Europe pendant plusieurs siècles, notamment par une politique d'alliances matrimoniales permettant à la famille de conserver et d'étendre ses territoires. Cependant, cette politique a aussi entraîné des conséquences néfastes sur la diversité génétique de ses membres de la famille et leur capacité à survivre. Pour les chercheurs, la famille des Habsbourg constitue ainsi un modèle très bien documenté de consanguinité chez l'être humain.

Pour analyser le degré de consanguinité, les chercheurs espagnols ont ouvert leurs livres d'histoire. Ils ont ainsi pu calculer le degré de parenté de certaines personnes à partir d'une base de données de plus de 4000 membres de la famille sur une vingtaine de génération principalement entre 1450 et 1750. Près de la moitié des mariages de la famille des Habsbourg présente un coefficient de parenté plus élevé que celui de l'union entre cousins! La palme du coefficient d'endogamie conséquence de ces unions revient à Marie Antoinette de Habsbourg -pas la nôtre, elle vécut plus d'un siècle avant celle que nous avons guillotiné) avec 0,3053 soit plus que le coefficient obtenu pour un individu issu d'une union entre frère et soeur.

Les chercheurs ont ensuite étudié les conséquences de cette consanguinité sur le taux de survie des nouveaux nés. La reproduction entre proches parents entraîne en effet une augmentation des caractères récessifs délétères dans le génome des individus, augmentant les maladies génétiques rares et limitant la survie et la capacité de reproduction des nouvelles générations. On parle alors de dépression endogamique. Ce phénomène est observé chez des populations animales trop peu nombreuses pour assurer une diversité et un brassage génétiques suffisants, ce qui aggrave le déclin de l'espèce.

Les chercheurs rappellent que 10% de la population présente un certain degré de consanguinité. Le cas de la famille des Habsbourg constitue donc un modèle de choix pour comprendre les implications de la consanguinité, notamment dans l'apparition de maladies génétiques rares.
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/73026.htm

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