Pourquoi le ghetto de Prague?
L'histoire du quartier juif de Prague
remonte au Moyen-Age lorsque coexistaient deux communautés juives:
les Juifs d'Occident d'une part installés autour de la synagogue
Vieille Nouvelle, et les Juifs de l'Empire byzantin d'autre part
installés sur l'emplacement de l'actuelle synagogue espagnole. Les
pogromes (3000 juifs assassinés en 1389), souvent le fait de croisés
en route pour la Terre Promise, la discrimination croissante
poussèrent les deux communautés à s'unir. Les Juifs furent soumis
à des lois discriminantes. Ainsi, au XVIème siècle ils devaient
porter un rond, un triangle ou une étoile jaune (c'est de là que ça vient!). Beaucoup de Juifs furent obligés de se
convertir au christianisme pour survivre, les synagogues furent
brûlées et les gens dépossédés de leurs biens. Les derniers
Juifs furent peu à peu enclos dans un ghetto dont les limites
correspondent à l'actuel quartier Josefov.
Cette période de répression s'acheva en 1784 lorsque Joseph II accorda aux Juifs l'égalité des droits sociaux et politiques. Le quartier porte son nom en souvenir. En 1850, Josefov fut intégré à la ville de Prague, et en 1895 la municipalité décida d'assainir le quartier juif (mode hausmanienne) et un très grand nombre de maisons furent détruites à l'exception des 6 synagogues, du vieux cimetière et de l'hôtel de ville.
Cette période de répression s'acheva en 1784 lorsque Joseph II accorda aux Juifs l'égalité des droits sociaux et politiques. Le quartier porte son nom en souvenir. En 1850, Josefov fut intégré à la ville de Prague, et en 1895 la municipalité décida d'assainir le quartier juif (mode hausmanienne) et un très grand nombre de maisons furent détruites à l'exception des 6 synagogues, du vieux cimetière et de l'hôtel de ville.
Josefo, le quartier juif de Prague
Les vestiges d'une histoire d'une grande richesse
Le quartier juif de Prague est tout
petit par sa taille, mais grand par son intérêt. On peut y visiter
le vieux cimetière, la synagogue Vieille Nouvelle, la synagogue
Klaus, la synagogue Pinkas et l'ancien hôtel de ville. Ca n'est pas
donné, mais il faut absolument y aller!
La synagogue Pinkas
80 000 noms de juifs déportés sur les murs
La synagogue Pinkas, première de la
visite, n'a pas d'intérêt architectural particulier. Mais les murs
sont recouverts des noms des 80 000 victimes tchécoslovaques de la
Shoah. Et ça c'est très impressionnant. Quand vous imaginez que
seuls 10% survécurent aux camps, que certaines périrent dans le
camp de Térézin, ou ensuite déportés à Auschwitz. Ca fait
vraiment froid dans le dos.
Une exposition sur la confrérie des croque-morts juifs de Prague
La confrérie des funérailles était chargée d'accompagner le mourant et sa famille avant et après la mort.
Si vous venez à Prague, ne ratez pas la remarquable exposition les coutumes et traditions juives. De nombreux objets consacrés aux traditions et coutumes juives, expliquent la vie quotidienne des familles et les traditions en rapport avec la naissance, la circoncision, la bar mitzvah, le mariage, le divorce et la famille juive. Une partie du bâtiment est notamment dédiée à la confrérie des funérailles, et ce qui est présenté est passionnant.
Cette confrérie venait visiter le mourant et sa famille et dire toutes les prières pour que les rites de fassent comme il se doit, puis enterrer le défunt selon les coutumes. Je passe sur tous les détails, car c'est très codifié, mais on voit dans l'exposition notamment de splendides objets: peigne et cure-ongle en argent, cassettes pour les dons, vaisselle pour les banquets de la confrérie, etc.
La charité, oeuvre sociale de l'époque
Le don est encouragé
La charité tient une place essentielle dans l'activité des confréries, car les aumônes collectées permettent de redistribuer aux pauvres, orphelins, veuves, malades, etc. La charité dépasse donc la simple fonction sociale, elle est le fondement du dispositif d'aide sociale de l'époque. L'aumône est aussi importante pour celui qui donne que pour celui qui reçoit, car il accomplit une obligation religieuse qui lui permettra de le protéger de la mort. Aujourd'hui nous avons les CCAS, et figurez-vous qu'on est habilité à y recevoir les dons, même si cela tombe quelque peu en désuétude.
Le cimetière juif de Josefo
Un empilement de tombes
Le cimetière de Josefo donne une
impression extraordinaire à chaque visite. Cet empilement de pierres
tombales toutes de guingois dans ce cadre de verdure, est
impressionnant.
Le cimetière n'a pas été profané.
Mais comme on manquait de place, et qu'on ne pouvait profaner une
tombe, les juifs de Prague ont été enterrés en couche. Seule la
pierre tombale indique combien de personnes sont inhumées. Il peut y
avoir jusqu'à 10 étages de corps. C'est ce qui donne au cimetière
ce côté vallonné. Il y a plus de 12 000 pierres tombales, mais
plus de 20 000 pierres corps sont enterrés dans ce cimetière, qui
fonctionna du XIVe au XVIIIe siècle.
Le style des tombes varie selon les
époques. Ainsi sur les plus anciennes, les lettres sont en creux.
Celles du XVIIe siècle sont fermées. Il y figure souvent des motifs
baroques ou rococo.
Sur certaines tombes sont dessinés des
figures qui représentent un métier, une descendance, ou un nom.
Ainsi à titre d'exemple:
- le raisin montre l'abondance
- les mains qui bénissent désignent la tombe d'un descendant de prêtre
- les animaux désignent un nom (Fischer poisson, Vogel oiseau, Hahn coq)
- les outils un métier
Certains visiteurs ont écrit des voeux
sur des petits bouts de papier et les ont introduit dans l'interstice
de pierres tombales les plus anciennes.
J'avais vu le cimetière sous la neige
il y a 25 ans. Je l'ai retrouvé dans une végétation débordante et
sauvage. Cela avait un charme fou malgré la pluie de Prague.
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